En visite officielle en Inde la semaine dernière, le président américain Barack Obama s’est affiché tout sourire aux côtés du premier ministre indien Narendra Modi. Un sourire de circonstance qui en dit long sur les avancées et les nouvelles perspectives de coopération dans le domaine du nucléaire civil entre ces deux grandes puissances.
En froid depuis plusieurs années, l’Inde et les Etats-Unis ont cette fois fait part d’une amitié retrouvée comme terreau de nouvelles relations commerciales. De nouvelles relations qui devraient se concrétiser de prime abord dans le domaine du nucléaire civil, un secteur bloqué par la législation indienne depuis plus de six ans et cela malgré l’accord bilatéral de coopération signé en 2008.
Dans les faits, les conditions de cet accord restaient inapplicables en raison de la responsabilité attribuée par la législation indienne aux constructeurs des réacteurs en cas d’accident. Une clause jugée trop lourde et déraisonnable pour l’essentiel des groupes nucléaires étrangers comme GE-Hitachi, Westinghouse Electric Company ou Areva et qui n’ont de fait, pas souhaité s’engager.
Mais voilà que l’Inde pourrait, selon les propos du Premier ministre lui même, décider d’assouplir sa politique de responsabilité sur les fournisseurs pour favoriser le développement de l’énergie nucléaire dans son pays. « Je suis heureux d’annoncer que six ans après la signature de notre accord bilatéral, nous progressons vers une coopération commerciale compatible avec nos lois et les obligations légales internationales », a déclaré Narendra Modi.
Le gouvernement indien a effet proposé dans ce cadre un nouveau système de « pool d’assurance » permettant aux constructeurs et aux assureurs individuels de ne pas supporter un coût démesuré en cas d’incident.
Comme le commente alors Richard Verma, ambassadeur des États-Unis en Inde, ce nouveau système de garanties ouvrirait « la voie aux groupes américains et à d’autres pour aller de l’avant et aider l’Inde à développer son énergie nucléaire ». L’Inde, qui produit aujourd’hui l’essentiel de son électricité à partir du charbon, voit dans le nucléaire et les EnR la solution pour résoudre la difficile équation consistant à répondre à une demande énergétique galopante sans aggraver son bilan carbone.
En contrepartie, le président américain s’est engagé quant à lui à abandonner une autre clause de l’accord indo-américain sur le nucléaire civil. Une clause qui exigeait entre autres, un contrôle approfondi et un suivi strict des matériaux nucléaires utilisés dans des réacteurs américains fournis à l’Inde. L’Australie s’est d’ores et déjà positionnée pour fournir de l’uranium à New Delhi.
Crédits photo : Pete Souza
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