Le nouveau PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, a été invité à s’exprimer devant la commission des affaires économiques du Sénat mercredi 14 janvier. Au cours de cette audition, il s’est notamment dit “confiant” au sujet de l’obtention du droit de prolonger la durée de vie des centrales nucléaires exploitées par EDF en France.
Actuellement, le parc nucléaire affiche une moyenne d’âge de 30 ans pour une durée de vie des installations plafonnée à 40 ans. “Je suis confiant sur la capacité d’EDF à prolonger avec ses grands partenaires et en toute sécurité la durée de fonctionnement de ce parc jusqu’à 50 ans, voire jusqu’à 60 ans”, a déclaré M. Lévy devant les sénateurs français. Ce rallongement de la durée de vie des réacteurs français devrait d’ailleurs jouer un rôle majeur pour maintenir un prix de l’électricité inférieur à celui des autres pays européens.
Pour que l’allongement de la durée de vie des réacteurs nucléaires français se fasse en toute sécurité, EDF a mis en place un programme de “grand carénage”, un investissement de 55 milliards d’euros portant sur la modernisation et l’amélioration de la sûreté des installations atomiques françaises. “Nous amortissons pour l’instant chaque tranche sur une durée de 40 ans, si nous passons l’amortissement à 50 ans dans une première étape, 60 ans dans une deuxième étape, ceci améliore nos comptes et nous permet de financer les travaux”, a tenu à rappeler Jean-Bernard Lévy.
Le président d’EDF est également revenu sur les opportunités d’exportation qui s’offrent actuellement à l’industrie nucléaire française. Les acteurs de la filière ont en effet noté un ralentissement des projets nucléaires dans certains pays depuis l’accident de Fukushima, qui est survenu au Japon en 2011.
Toutefois, grâce à la construction d’une vingtaine de réacteurs, la Chine déploie un programme nucléaire qui pourrait offrir des débouchés aux acteurs français. À ce titre, M. Levy s’est dit pleinement mobilisé aux côtés de Philippe Varin (nouveau président d’Areva) pour accompagner le Premier Ministre Manuel Valls lors de sa prochaine visite diplomatique en Chine (qui se déroulera du 29 janvier au 1er février).
Enfin, comme le disait cette semaine Ségolène Royal aux journalistes de L’Usine Nouvelle, le gouvernement est prêt à étudier la fermeture d’autres réacteurs que celui de Fessenheim au moment de la mise en marche de l’EPR de Flamanville.
“Le gouvernement m’a demandé de considérer que le projet qu’il mène aujourd’hui c’est la fermeture des deux tranches de Fessenheim, mais qu’il est prêt, si l’entreprise le propose, à analyser des alternatives, que deux autres tranches de 900 mégawatts pourraient être fermées”.
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