Deux équipes de recherche de l’Université de Nantes, l’Institut d’électronique et télécommunication de Rennes (IETR) et l’Institut de Recherche en Génie Civil et Mécanique (GeM), ont émis la possibilité d’exploiter les courants d’air comme source de production d’énergie propre et durable. Un défi rendu possible par la conception de micro-générateurs innovants constitués de couches minces et flexibles et réagissant aux faibles courant d’air qui meublent les espaces urbains.
Basés sur le principe de la piézoélectricité, “ces matériaux présentent les caractéristiques idéales”, explique Raynald Séveno, chercheur à l’Institut d’électronique et télécommunication de Rennes (IETR) et responsable du projet de recherche régional N-air-J. “Ils ont l’avantage de produire de l’énergie électrique lorsqu’ils sont soumis à des contraintes mécaniques. Ils sont des plus faciles à mettre en œuvre, à bas coût de production, et sensibles au moindre flux d’air.”
Plus concrètement, si ce projet est toujours en phase d’étude théorique, il devrait prochainement donner lieu à la fabrication d’un premier prototype de micro-générateur aéroélectrique afin de réaliser des tests empiriques sur sa capacité à créer de l’électricité dans des quantités exploitables. Ce générateur imaginé comme un “film flexible sensible” devra être à la fois assez large pour optimiser sa prise au vent et d’une épaisseur minimale afin de garantir sa flexibilité.
Si l’efficacité et le rendement de ce micro-générateur restent encore hypothétiques, on peut d’ores et déjà imaginer les nombreuses applications possibles dans notre quotidien. Tous les endroits soumis à courants d’air pourraient alors en être équipés comme la surface des bâtiments, les bouches de métro ou les voitures.”Il s’agit là d’un pari scientifique qui, en cas de succès, peut déboucher sur une valorisation industrielle et économique importante dans un contexte de transition énergétique”, ajoute Raynald Séveno.
Fruit de la collaboration entre deux laboratoires de l’Université de Nantes, l’un spécialiste dans le domaine de la mécanique (GeM), l’autre dans la synthèse des couches minces pour une application électronique (IETR), le projet doit encore approfondir les différentes possibilités techniques de récupération de l’énergie par des matériaux souples à très haut rendement et les moyens d’intégrer mécaniquement ces micro-générateurs dans les constructions ou le mobilier urbain. Ce projet de recherche programmé sur quatre ans, prendra fin en 2018.
Crédits photo : Komakai