C’est une étape de plus vers la réalisation du parc éolien offshore de Fécamp qui a été franchi, vendredi 14 novembre au port du Havre. Un mât de mesure météo ainsi que sa fondation gravitaire en béton ont en effet été mis à l’eau, au quai Bougainville. Cette opération vise à effectuer les dernières évaluations relatives au potentiel éolien du site et à tester la technique de transport de la fondation qui supportera les aérogénérateurs du parc.
Financé par la région Haute-Normandie, le parc éolien de Fécamp est un projet de 493 MW porté par EDF EN et Alstom. Ce parc offshore sera constitué de quelques 83 éoliennes Haliade 150 (d’une puissance unitaire de 6 MW) posées sur des bases gravitaires flottantes situées entre 13 et 22 kilomètres au large des côtes françaises. Sa mise en service est prévue courant 2018, date à laquelle il devrait permettre de couvrir les besoins électriques de 770.000 personnes (soit l’équivalent de 60% de la population de Seine-Maritime).
Effectuer les dernières mesures sur site
C’est au cœur du port du Havre, sur le quai Bougainville, que s’est déroulé la construction du premier mât de mesure destiné au projet éolien offshore de Fécamp. Ce mât de 90 mètres de haut ainsi que sa fondation gravitaire flottante de 5.000 tonnes de béton (qui permettra son ancrage en mer) ont été mis à l’eau afin d’être remorqués en mer. L’objectif de l’opération : évaluer les conditions maritimes et environnementales auxquelles vont être confrontées les futures turbines du parc.
Le mât de mesure va en effet permettre de nouvelles mesures concernant la zone maritime où sera implanté le parc du Fécamp. La structure flottante permettra en effet de récolter les ultimes données concernant les caractéristiques du gisement éolien (évaluation de la vitesse et de la direction du vent) que vont exploiter par EDF et Alstom. Elle permettra également de récolter de nouvelles données météorologiques (températures de l’air…) et océaniques (vitesse du courant, hauteur des vagues…). Enfin, l’opération vise à estimer l’incidence du projet sur la faune présente sur les 67 km² du site (mammifères marins, oiseaux…).
Les premières manœuvres effectuées avec le support en béton
La mise à l’eau du mât de mesure a également été l’occasion de tester la manutention de la fondation gravitaire en béton qui le supporte. Cette fondation flottante (lors de la phase de transport maritime) de 23 mètres de diamètre, sera ensuite immergée par 30 mètres de profondeur et soutiendra les futures éoliennes offshore du parc de Fécamp. « L’éolien en mer est une technologie prometteuse. Son potentiel se révélera très élevé si nous travaillons à en abaisser le coût. Le système de fondation, que nous expérimentons aujourd’hui sur le futur parc éolien de Fécamp, participe à cet objectif », a expliqué Antoine Cahuzac, directeur général d’EDF Energies Nouvelles.
La fondation flottante utilisée pour le projet de Fécamp utilise en effet une technologie innovante baptisée Canefree Gravity. Développée par la société SeaTower, basée en Norvège, cette technologie permet de transporter de lourdes structures par flottaison grâce à 3 remorqueurs. Une technique qui évite de faire appel à des navires-grues aux coûts prohibitifs et trop sensibles aux conditions météorologiques.
Le chantier du projet éolien offshore de Fécamp devrait s’étaler sur une période de 18 à 24 mois. Les 83 éoliennes nécessaires au projet vont être construites à Cherbourg par le groupe Alstom, alors que les fondations vont être assemblées sur le site du Havre. Une activité industrielle qui devrait permettre de générer quelques 900 nouveaux emplois en Haute-Normandie.
Crédit photo : David Jones
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