Pariant sur le développement et les perspectives prometteuses des énergies marines renouvelables, la société française Geps Techno cherche aujourd’hui à exploiter le gisement énergétique énorme que sont les océans de manière économiquement viable et respectueuse de l’environnement. Baptisé MLiner, son nouveau concept de plateforme flottante entend concentrer les différentes sources d’énergies renouvelables pour une production et une distribution de l’électricité plus efficientes.
Une nouvelle technologie houlomotrice signée Geps Techno
Créée en 2011 par des anciens ingénieurs des chantiers navals STX, cette start-up nazairienne met au point depuis bientôt trois ans maintenant un concept de plateforme marine baptisé MLiner et combinant plusieurs systèmes de production d’énergies renouvelables basés sur quatre sources d’énergie : la houle, le vent, le soleil et les courants marins.
Innovante, la société Geps Techno conçoit des systèmes intermédiaires qui équiperont à terme le MLiner. Elle a déjà commercialisé dans ce cadre deux applications : l’Octopusea, dotée d’un pilote houlomoteur qui permet d’alimenter en énergie des plateformes d’essais et des bouées scientifiques ou industrielles, et le GSire, qui vise à diminuer les consommations en carburant des navires par la récupération de l’énergie des roulis.
Si le MLiner est doté d’équipements éoliens et hydroliens déjà présents sur la marché, la solution houlomotrice Octopusea proposée ici est inédite et permet de s’affranchir des principales contraintes liées à l’environnement maritime. Interne à la structure flottante, ce système est basé sur un fonctionnement en circuit fermé, à partir de plusieurs compartiments. Les mouvements de la houle transmis au flotteur permettent au liquide de circuler d’un compartiment à un autre, générant ainsi une énergie cinétique dans la structure centrale. Une turbine, disposée dans la structure centrale, permet de capter cette énergie cinétique et de la transformer en électricité.
Conçue comme la structure d’un navire, cette installation bénéficie de plus d’une mise en œuvre sur site extrêmement rapide et de coûts d’installation et de maintenance réduits.
Un premier démonstrateur pour attirer les investisseurs
Cette plateforme flottante nomade compacte permet donc de produire de l’énergie et de la transférer à un réseau électrique terrestre. Le premier démonstrateur d’un format de 6 mètres devrait être mis à l’eau début 2015 et pourrait permettre d’alimenter en électricité l’équivalent d’une île de 1000 habitants. Un second démonstrateur de taille réelle cette fois est également en projet (20 mètres). Connecté à un réseau urbain, il pourrait gérer une dizaine d’éoliennes marines sans compter la production houlomotrice, hydrolienne et solaire.
Une innovation prometteuse donc mais qui attend encore des sources de financement pour enclencher la phase de production. Bénéficiant jusqu’à présent de financements publics (région et bpifrance), Geps Techno doit désormais convaincre des investisseurs.
Pour un coût de 150 à 200 millions d’euros par plateforme, la startup cherche des fonds pour lancer les constructions auprès d’entreprises comme STX ou Mecasoud. “Les EMR ne sont pas très bien vues du côté des fonds d’investissement”, souligne Jean-luc Longeroche, président cofondateur de Geps techno, qui reste malgré tout confiant dans l’avenir de sa technologie.
Geps Techno vient en effet d’être distinguée au Cleantech Open France 2014, un concours qui met en avant les meilleures jeunes entreprises éco-innovantes françaises en matière d’énergies renouvelables.
Crédits photo : Geps Techno
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