Dans le but de sécuriser son approvisionnement en électricité, le Royaume-Uni, en pleine transition énergétique, pourrait subventionner d’ici peu un projet de centrale solaire tunisienne d’une puissance de 2GW : TuNur, capable d’alimenter 2.5 millions de foyers britanniques.
Cette centrale pourrait être mise en service en 2018 et serait capable de produire plus de 9.400.000 MWh d’électricité par an, ce qui représente la consommation annuelle de 2.5 millions de foyers européens. A l’heure actuelle, le projet est cependant encore en recherche de financement.
L’électricité produite dans le désert tunisien serait acheminée par un câble spécifique jusqu’aux côtes méditerranéennes pour être ensuite amenée jusqu’au nord de Rome par un câble sous-marin. A partir de là, l’électricité pourrait être redistribuée sur le continent et sur les îles britanniques grâce au réseau européen existant.
Le projet, soutenu, entre autres, par Low Carbon, une entreprise britannique d’investissement dans les énergies renouvelables, et mis au point par Nur Energie, spécialiste londonien en centrales solaires, a déjà engendré des dépenses de développement de plus de 10 millions d’euros.
Les porteurs du projet se targuent de pouvoir fournir une électricité jusqu’à 20% moins chère que celle produite par l’éolien offshore britannique. Cette centrale solaire permettrait aux pays européens de subvenir à leur besoin lors des pics de consommation hivernaux puisqu’elle serait associée à un système de stockage de l’électricité.
La prudence est toutefois de mise avec un projet aussi ambitieux et techniquement complexe à réaliser. Comme nous le rappelle un article de la BBC, le projet de Nur Energie fait écho à « Desertec ». Ce consortium allemand, créé en 2009, souhaitait multiplier les centrales solaires géantes en Afrique du Nord et au Moyen-Orient dans le but, entre autres, de fournir 15% de l’énergie dont l’Europe aura besoin en 2050. Pour des raisons essentiellement financières (le coût du projet avoisinait les 400 milliards d’euros), la fin de l’activité de Desertec a été annoncé le lundi 13 octobre 2014.
Mais contrairement à Desertec, TuNur semble avoir plus de chances de réussite : le gouvernement de David Cameron a adopté cet été des mesures de subventions de sites de production d’électricité à partir d’énergies renouvelables situés en dehors du sol britannique. TuNur peut ainsi prétendre à un financement direct du Royaume-Uni, qui comme tous les pays européens cherche à amortir sa transition énergétique et souhaite, face aux tensions géopolitiques en Ukraine et au Moyen-Orient, sécuriser son approvisionnement en énergie.
Crédits photo : peternguyen11
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