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Lockheed Martin sur la piste de la fusion nucléaire

fusion-nucleaire-lockheed-martinUn des plus gros conglomérats de défense et d’aérospatial américain, la société Lockheed Martin, a annoncé mercredi 15 octobre avoir fait des progrès significatifs dans le domaine de la fusion nucléaire. Grâce aux avancées effectuées dans le cadre de son programme de réacteur compact à fusion nucléaire, la firme américaine affirme être en mesure de mettre au point une unité de production pleinement opérationnelle d’ici à une dizaine d’années.

Le principe de la fusion nucléaire est un des plus grands rêves scientifiques de notre époque, souvent considéré comme le Graal de la physique moderne en raison de la masse énergétique quasi-infinie qu’il pourrait fournir à l’humanité. La fusion nucléaire consisterait à recréer sur Terre des réactions thermonucléaires aussi puissantes que celles qui se produisent sur le Soleil. Mené en France, le projet de réacteur thermonucléaire expérimental ITER vise lui aussi à démontrer la faisabilité d’un réacteur nucléaire qui utilise le principe de la fusion.

 

Un réacteur à fusion 10 fois plus efficace que ses homologues ?

Lockheed Martin a présenté en image, mercredi 15 octobre, son concept de réacteur à fusion nucléaire compact. Ce dispositif, qui n’existe pour l’instant que sur le papier, affiche des mensurations qui en ferait un réacteur plus petit que les réacteurs à fusion actuellement en développement : 2 mètres sur 3 mètres. Il est également annoncé par ses concepteurs comme étant 10 fois plus efficace : avec une puissance de 100 MW, suffisante pour alimenter jusqu’à 100.000 personnes en électricité, ce mini-réacteur ne nécessiterait qu’une vingtaine de kilos de combustible nucléaire pour fonctionner une année entière. .

Contrairement aux réacteurs nucléaires conventionnels, qui fonctionnent grâce au principe de la fission nucléaire, le concept de réacteur de Lockheed Martin repose sur le principe de la fusion nucléaire. Ce processus est basé sur l’union de plusieurs noyaux atomiques. Il consiste en effet à rassembler et à fusionner des noyaux d’atomes légers pour constituer des atomes énergétiquement exploitables, de taille moyenne, plus lourds et plus stables. En plus de produire davantage d’énergie, la fusion nucléaire permettrait de produire moins de déchets radioactifs que la fission.

“Notre projet de réacteur compact à fusion nucléaire combine plusieurs approches de confinement magnétique alternatives, prenant le meilleur de chacune, et propose 90% de réduction de la taille des précédents prototypes”, a déclaré Tom McGuire, chef de projet du programme “Technologie Révolutionnaire” du département de recherche Skunk Works.

fusion

Entre espoir et scepticisme scientifique

Le groupe américain a indiqué dans son communiqué de presse avoir fait d’importantes avancées en recherche et développement au cours des dernières années. À tel point qu’il annonce la mise au point d’un modèle prototype d’ici à 5 ans. Mieux, il ne faudrait pas plus de 10 ans à l’équipe de scientifiques de Tom McGuire pour “développer et déployer” un modèle complètement opérationnel.

L’annonce du département de recherche Skunk Works du groupe Lockheed Martin laisse cependant sceptique une certaine frange de la communauté scientifique. Pour s’opérer, la fusion nucléaire demande en effet des températures et des pressions très élevées, nécessitant par exemple l’utilisation d’équipements importants pour générer le champ de confinement magnétique. Pour rappel, le réacteur ITER, il est vrai plus puissant, occupe quelques 830 mètres cubes.

De plus, la méthode du champ de confinement magnétique ici retenue, a été abandonnée par les autres équipes de recherche sur la fusion. Elle ne permettrait pas maintenir dans la durée le confinement du plasma de deutérium et de tritium…

La fusion nucléaire représente quoi qu’il en soit toujours un défi majeur pour les scientifiques qui évoluent dans le domaine de l’énergie nucléaire. Effet d’annonce ou pas, le concept de réacteur compact à fusion nucléaire de Lockheed Martin trouverait de nombreuses applications dans la production d’énergie, mais aussi dans l’aérospatial. Un avion de ligne n’aurait plus besoin de ravitaillement et une sonde spatiale pourrait parcourir la distance entre la Terre et Mars en un mois (au lieu de six).

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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