Alors que l’Assemblée nationale votait la loi de transition énergétique et la réduction de la part du nucléaire dans le mix électrique de 75 à 50 %, les acteurs de la filière nucléaire française, regroupés au Bourget pour le premier salon internationale du nucléaire du 14 au 16 octobre, affichaient paradoxalement un certain optimisme quant à l’avenir du secteur. Car si la filière sort d’une période de ralentissement à la suite de la catastrophe de Fukushima, elle présente désormais selon Gérard Kottmann, président de l’Association des industriels français exportateurs du nucléaire (AIFEN), des perspectives de développement des plus intéressantes au plan national et surtout international.
Au niveau national, tout d’abord, car même si le projet de loi sur la transition énergétique vient tout juste de limiter la capacité de production nucléaire française à 63,2 GW, le nucléaire reste, selon Gérard Kottmann, interviewé ici par La Tribune, « la source d’énergie prioritaire dans le mix-énergétique français« .
En atteste, le programme de « grand carénage » d’EDF destiné à prolonger l’exploitation des centrales nucléaires au-delà des délais initialement prévus, et qui comprendra d’ici 2025 plus de 55 milliards d’euros d’investissements pour rénover et moderniser le parc. Des investissements qui devraient garantir le dynamisme de la filière et la création de plusieurs dizaines de milliers d’emplois dans les années à venir.
D’autre part, l’export devrait lui aussi repartir à la hausse et contribuer à soutenir la filière. La validation récente du projet d’Hinkley Point par la Commission européenne donne « le coup d’envoi à un redéploiement du nucléaire » en Europe, et plusieurs pays comme le Royaume-Uni ou la Pologne se tournent de nouveau vers l’atome, pour répondre aux objectifs de réduction des gaz à effet de serre.
Les entreprises françaises exportent déjà beaucoup à l’international, comme en Chine par exemple, et le succès de ce salon souligne « le rayonnement de la filière à l’étranger« , pour le président de l’AIFEN : « 495 exposants et quasiment 7.000 visiteurs en trois jours. Cela signifie que le nucléaire français, malgré les oppositions, jouit de la bonne réputation de son parc nucléaire et de son électricité bon marché. Egalement, on constate la vitalité de toutes les petites entreprises et industries autour, ces PME et ETI qui maillent le territoire français, et pas seulement les grands noms comme Areva, EDF ou Alstom« .
D’autres pays se lancent aussi dans des programmes développement de l’énergie nucléaire comme l’Arabie Saoudite, l’Algérie ou encore l’Afrique du Sud, dont la ministre de l’Energie était d’ailleurs présente la semaine dernière pour signer un accord de coopération avec la France. La population mondiale et les besoins en électricité ne vont faire qu’augmenter dans le monde et le nucléaire aurait donc pour Gérard Kottmann un rôle prépondérant à jouer dans la transition énergétique en tant que source d’énergie décarbonée.
Crédits photo : AIFEN
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