En 2015, la France accueillera la conférence des Nations Unies sur le climat. Confrontée à la spécificité de la gestion énergétique en milieu insulaire, la Réunion ne peut pas se permettre d’attendre cette échéance pour se pencher sur son devenir énergétique et environnemental. Depuis hier, elle organise sa « Conférence internationale climat énergie » avec Nicolas Hulot comme envoyé spécial du Président Hollande.
Comme la grande majorité des îles, la Réunion possède un réseau électrique isolé, ce qui implique un certain nombre de contraintes que les régions de France métropolitaine, interconnectées électriquement, ne connaissent pas : toute l’énergie consommée doit notamment être produite sur place.
A l’heure actuelle, l’île produit la majorité de son électricité dans des centrales thermiques et est donc très dépendante d’importation de matières fossiles, très coûteuses et donc la combustion dégage des gaz à effet de serre.
Cette contrainte est aussi une opportunité pour les îles comme la Réunion : elles font office de véritable laboratoire, notamment en ce qui concerne le développement des EnR, le stockage de l’électricité et le développement des réseaux intelligents.
Comme l’explique l’envoyé spécial de la conférence Nicolas Hulot, « les îles ont leur part de responsabilité, notamment en essayant de développer le plus possible une forme d’autonomie énergétique ».
La Réunion s’est donc fixée un objectif : être électriquement indépendante des importations de matières fossiles en 2030. Pour ce faire, l’île compte principalement exploiter son potentiel renouvelable.
Elle produit d’ores et déjà 17% de son électricité grâce à des barrages hydrauliques, 10% grâce à la combustion de la bagasse (le résidu de la canne à sucre). Les énergies nouvelles comme l’éolien et le photovoltaïque réprésentent désormais 8% de son mix électrique. D’autres énergies, notamment les énergies marines, viendront le compléter.
Mais avec un total de 35% d’énergies renouvelables, la Réunion est encore loin du compte. Et elle est confrontée à des défis immenses, comme le développement du stockage de l’électricité, sans lequel la proportion des énergies intermittentes ne peut pas dépasser 30% sans exposer l’île à des risques de coupures massives de courant.
La conférence qui se tient ces jours-ci est donc l’occasion d’évoquer très concrètement les solutions à mettre en œuvre pour permettre l’indépendance électrique de la Réunion, comme la expliqué Nicolas Hulot au site clicanoo.re :
« Ce type de réunion permet de gagner du temps par le partage d’expériences, d’identifier celles qui fonctionnent, celles qui sont le plus délicates à mettre en œuvre (….) J’ai rarement eu l’occasion de voir sur un territoire si petit par sa taille autant de projets de nature différente ».
Crédits photo : Olivier « toutoune25 » Tétard
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