Hong Kong ou le problème de la densité énergétique

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La Région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong se caractérise actuellement par une densité moyenne de 6357 habitants/km², mais pouvant ...

Hong_Kong_densité_énergétiqueLa Région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong se caractérise actuellement par une densité moyenne de 6357 habitants/km², mais pouvant atteindre plus de 200.000 habitants/km² dans certains quartiers du centre de la ville. Cette densité ajoutée à un niveau de vie moyen élevé, implique une consommation d’électricité considérable pour un territoire si restreint. Ces besoins en énergie très élevés, qui devraient continuer d’augmenter dans les années à venir, constituent donc pour l’État un véritable défi alors que les capacités de production à disposition sont insuffisantes, faute de matières premières énergétiques, mais également très polluantes. Ainsi, dans le contexte d’une transition énergétique indispensable pour la région, le gouvernement hongkongais semble désormais avoir fait le choix du nucléaire comme énergie d’avenir.

[stextbox id= »info »]Le recours massif aux énergies fossiles[/stextbox]

La très forte consommation électrique de la RAS de Hong Kong qui s’élevait à plus de 45 TWh en 2012 et la faible étendue de son territoire la rendent donc fortement dépendante de la Chine continentale pour son alimentation en électricité.

Ainsi, si Hong Kong produit tout de même près de 70 % de son énergie grâce aux quatre centrales thermiques du territoire (dont environ 50 % de charbon et 20 % de gaz), son mix énergétique est composé également de 30 % d’énergie nucléaire provenant des régions de Chine du Sud et en particulier des deux réacteurs de technologie française de Daya Bay dans la province du Guangdong, à 20 km du territoire hongkongais. Les énergies renouvelables sont quant à elles quasiment inexistantes et ne représenteraient que 0,5 à 1 % du mix énergétique.

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Mais l’exploitation importante d’énergies fossiles par ces centrales thermiques locales, pose aujourd’hui de nombreuses difficultés en terme d’approvisionnement en matières premières tout d’abord, la région étant très mal dotée. Mais également en terme de pollution de l’air dû à la combustion. Le gouvernement a d’ailleurs entrepris depuis plusieurs années de faire évoluer son mix énergétique dans ce sens.

[stextbox id= »info »]Une transition énergétique basée sur l’énergie nucléaire[/stextbox]

Face à cette situation, le gouvernement devrait mettre en place prochainement un nouveau plan de développement de l’électricité à Hong Kong afin de réduire sa dépendance au charbon et développer davantage la production d’énergie nucléaire. Plusieurs projets d’énergies renouvelables sont également évoqués dans le cadre d’une politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Ce programme énergétique, resté en attente depuis la catastrophe nucléaire de la centrale de Fukushima Daiishi, prévoit entre autres, d’augmenter de 30 à 50 % la part du nucléaire dans le mix énergétique de la RAS d’ici 2020. Si cette objectif devrait accroitre toujours plus la dépendance énergétique de Hong Kong à la Chine, elle lui permettra néanmoins d’améliorer son bilan carbone. Une priorité pour le gouvernement hongkongais depuis 2010 et la consultation sur la « stratégie par rapport au changement climatique » que la RAS se doit d’adopter. Cette consultation fut l’occasion d’évoquer la possible exploitation sur le territoire hongkongais de nouvelles sources d’énergie bon marché et peu émettrices en CO2.

Outre un recours accru à l’énergie nucléaire, d’autres mesures ont donc été proposées pour permettre d’atteindre une baisse effective des émissions de CO2 entre 19 et 33 %. Si des centrales à gaz sont prévues pour remplacer les unités de production au charbon, dont les autorités hongkongaise espèrent pouvoir se passer définitivement dès 2030, le gouvernement a également validé la construction de trois usines spécialisées dans la fermentation et la gazéification des déchets, qui pourraient produire 2 % de l’électricité consommée en 2020. Deux fermes éoliennes off-shore sont aussi en projet et fourniraient entre 1 et 2% de l’électricité d’ici 2020.

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Enfin, si Hong Kong bénéficie de manière générale d’un très bon niveau d’ensoleillement, l’exploitation de l’énergie solaire pour produire de l’électricité se heurte ici à un problème d’espace. En effet, désireux de protéger un territoire limité et déjà très urbanisé, l’État a adopté des mesures très strictes de sauvegarde des espaces naturels empêchant du même coup l’installation de centrales solaires au sol et de tout autre infrastructure.

Crédits photo : Gelo71

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