Brésil, un pays hyperdépendant de l’hydroélectricité confronté à la sécheresse

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A cause de la plus importante sécheresse des cinquante dernières années, les retenues des barrages hydroélectriques du Brésil, qui représentent ...

barrage_brésilA cause de la plus importante sécheresse des cinquante dernières années, les retenues des barrages hydroélectriques du Brésil, qui représentent la principale ressource d’électricité du pays, sont au plus bas. Pour lutter contre le risque de pénurie énergétique, à l’approche de la Coupe du monde de football, le gouvernement a engagé une véritable course contre la montre pour éviter les coupures de courant : les énergies fossiles sont sollicitées aux maximum, mais elles coûtent très cher. A plus long terme, le Brésil souhaite donc augmenter la part du nucléaire dans son mix électrique.

Avec 12% des réserves d’eau de la planète et de nombreux barrages pour les exploiter, le Brésil est très dépendant de l’énergie hydraulique. Même si le pays a largement profité de sa croissance durant la dernière décennie pour diversifier son mix énergétique, cela n’est pas suffisant au Brésil pour se prémunir des risques liés à une sécheresse.

Historiquement, les retenues hydrauliques du pays n’ont jamais été à un niveau aussi bas que depuis ces derniers jours. Le Brésil, qui puise en temps normal  les trois quarts de son électricité des barrages hydrauliques, va accueillir la Coupe de monde de football en Juin et attend plus de 600.000 visiteurs. Ce qui devait être une grande fête pourrait se transformer en cauchemar car l’absence d’électricité ralentirait considérablement les travaux, qui ont déjà pris du retard.

Pour faire face au risque de pénurie, le Brésil fait massivement appel aux énergies fossiles mais charbon, gaz et fioul coûtent cher à l’économie du pays. Et elles n »empêchent pas de nombreux blackout … Brasília souhaite donc agrandir son parc nucléaire, pour éviter que ce genre de situation ne se renouvelle. L’atome serait également un moyen de faire face à la hausse de la demande électrique de base, du fait du développement économique, sachant que le potentiel hydraulique du pays est déjà presque totalement exploité.

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Les deux réacteurs déjà en service dans le pays, à Angra, assurent aujourd’hui un tiers de l’alimentation en électricité de l’Etat de Rio de Janeiro. Le premier, lancé en 1985, possède une capacité de 640 mégawatts et le deuxième, mis en service en 2000, est deux fois plus puissant, avec 1270 mégawatts. Mais le gouvernement veut étendre cette capacité nucléaire.

« Le système électrique a besoin d’une contribution thermique et l’énergie nucléaire est la plus propre et la plus sûre », affirmait en janvier le président d’Electronuclear, Othon Luiz Pinheiro da Silva à IPS (Inter Press Service). « Notre pays pourrait compter autant de réacteurs que la France », a-t-il ajouté aujourd’hui dans Les Echos. Pour lui, le nucléaire au Brésil a un potentiel sous-estimé : les réserves d’uranium sont abondantes et l’énergie nucléaire offrirait « une électricité de base très complémentaire de l’hydroélectricité pour un coût fixe ».

Sa voix semble avoir été entendue par le gouvernement. Jeudi 7 novembre, Areva a annoncé reprendre sa coopération avec le Brésil : le groupe nucléaire français a signé un accord avec son partenaire brésilien Electronuclear, pour terminer la construction du troisième réacteur d’Angra, qui n’avait jamais été terminée. Entreprise par Siemens mais interrompue en 1986, la construction du troisième réacteur de la centrale d’Angra (1350 mégawatts) va rapporter 1,25 milliards d’euros à Areva.

Crédit photo : Sócrates Arantes

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