Le chantier de la future usine de méthanisation Méthalandes a débuté récemment dans la commune d’Hagetmau dans les Landes. Conçue pour être la plus grande unité de méthanisation du territoire français, cette installation aura pour mission de produire de l’énergie et de l’engrais organique à partir de lisier de canard. Projet pour le moins ambitieux porté par le Groupe Monnoyeur et sa filiale énergie Eneria, qui espère bien faire de Méthalandes une référence en matière de technologies de la méthanisation.
[stextbox id=”info”]Méthalandes : la promesse d’une production écologique[/stextbox]
Résultant d’une coopération entre Eneria et la société Lyonnaise des Eaux (groupe Suez), la nouvelle unité de méthanisation désormais en chantier répond à plusieurs objectifs. Proposer une solution durable au traitement des déchets des industries agro-alimentaires et sauvegarder ainsi les plus petits élevages (qui pourraient manquer de terres pour l’épandage), assurer une qualité optimale des sols et de l’eau, produire un engrais organique inodore se substituant aux engrais chimiques et bien sûr, générer une production d’électricité par le processus de méthanisation.
La méthanisation consiste à génèrer un biogaz qui peut être utilisé par l’homme pour produire de l’électricité à partir de déchets organiques. Elle est liée à la dégradation rapide de matière organique dans un environnement privé d’oxygène. Le développement de bactéries entraîne la décomposition de la matière qui génère du biogaz. Plus concrètement, les éleveurs de canard fourniront le lisier d’où, par méthanisation, sera extrait un biogaz. Celui-ci sera ensuite utilisé pour générer de l’électricité à l’aide de groupes électrogènes.
Eneria estime ainsi que la capacité de production de Méthalandes approchera 1 650 m3/h de biogaz débouchant sur une production annuelle d’électricité estimée à 37 800 000 kilowatts/heure. Cette production injectée sur le réseau de distribution public représenterait alors la consommation annuelle de plus de 15 000 foyers.
[stextbox id=”info”]Une adhésion générale au projet[/stextbox]
Malgré quelques craintes légitimes des écologistes et des riverains quant aux nuisances possibles entraînées par les activités de Méthalandes, ce projet semble avoir bénéficié d’une adhésion globale de l’ensemble des parties concernées. En effet, si l’on pouvait redouter quelques inconvénients liés au traitement du lisier de canard et en particulier des odeurs qui pourraient en résulter, les ingénieurs du groupe Monnoyeur, dont fait partie Pierre Dispan de Florian, ont tenu à rassurer l’ensemble de la population.
Plusieurs réunions d’information ont été organisées par la municipalité afin d’informer les riverains et les agriculteurs, des avantages liés à l’installation de Méthalandes dans la commune.
Concernant les odeurs, l’ingénieur Pierre Dispan de Florian affirme que le système de bâtiment fermé et en dépression, et le fait que les digestats solides et liquides produits en bout de chaîne soient désodorisés, permettront un filtrage maximum des odeurs et donc de réduire considérablement la gêne. La pollution de l’air serait donc minime.
Une autre inquiétude, financière celle-ci, préoccupait les éleveurs. Mais là encore, Pierre Dispan de Floran s’est voulu rassurant. Les éleveurs devront certes payer une redevance mais qui sera bien inférieure aux coûts des plans d’épandage et qui ne demandera aucun autre investissement.
La mise en activité de Méthalandes est prévue pour la fin de l’année 2014 et créera 16 emplois dans la commune d’Hagetmau.
Crédits photo : Martina Nolte
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