Une bonne année 2013 pour le nucléaire français - L'EnerGeek

Une bonne année 2013 pour le nucléaire français

P1280092_-_Cruas_zoomAprès une période de faible activité commerciale entre 2008 et 2012, la filière de l’atome a su relever la tête en France l’an dernier. Une année conclue par la visite en Chine du Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Le chantier des deux EPR (réacteur pressurisé européen) en construction à Taishan est une réussite pour les groupes français EDF et Areva.

[stextbox id=”info”]30 milliards d’euros de chiffres d’affaires[/stextbox]

La faiblesse de l’activité en ce qui concerne les contrats de construction est dorénavant de l’histoire ancienne. Ces derniers ont représenté 30 milliards d’euros l’an passé pour le nucléaire français. Depuis 2007, la France n’avait pas réussi à vendre un seul réacteur à l’étranger, l’EPR étant souvent considéré comme trop gros et trop cher.

Une première bonne nouvelle est arrivée de Turquie en mai. Un consortium, mené par des japonais, comprenant entre autres Areva et GDF Suez vend quatre Atmea (réacteur franco-nippon de moyenne puissance) pour la centrale de Sinop. Montant du contrat, 15 milliards d’euros.

Au mois d’octobre, EDF s’entend avec Londres pour construire deux EPR. Avec 16,5 milliards d’euros, le contrat représente l’investissement le plus lourd outre-manche depuis 1945. Enfin, un mois plus tard, Areva obtient au Brésil un contrat de 1,25 milliard d’euros pour terminer la construction du réacteur Angra 3 après trois décennies d’interruption.

[stextbox id=”info”]Quel avenir pour la fillière ? [/stextbox]

Lors de l’élection de François Hollande, sa promesse de diminuer la part du nucléaire dans le mix énergétique à 50 % en 2025, contre 75 % aujourd’hui, et de fermer les deux réacteurs de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) inquiétait le secteur nucléaire. Pourtant durant la campagne, Arnaud Montebourg avait donné un autre point de vue, ”Ce qu’il faut organiser, c’est d’abord la sortie du pétrole, pas celle du nucléaire”.

Luc Oursel, le président du directoire d’Areva est persuadé que le nucléaire est un atout majeur pour la France au plan international : “Quand des pays étrangers achètent des technologies nucléaires françaises, c’est parce que la France est un pays de référence. Pour cela, il faut s’appuyer sur une base nationale forte.”. En janvier, l’Assemblée nationale a lancé une commission d’enquête sur “les coûts passés, présents et futurs de la filière”. Il s’agira entre autre de voir ce que le nucléaire rapporte au pays tout en pesant les risques en matière de sécurité.

Le PDG d’EDF, Henri Proglio, va dans le même sens que Luc Oursel : “Garder 50 % de nucléaire dans la production d’électricité à long terme peut être considéré comme le fait que le pays est fier de son outil électronucléaire”. Il rajoute que: “Ce n’est pas parce que la France change de mix énergétique qu’elle renonce à son expertise nucléaire”.

[stextbox id=”info”]Les pays en voie de développement investissent dans le nucléaire alors que les États-Unis exploitent leur gaz[/stextbox]

Il y avait 435 réacteurs nucléaires en fonction dans le monde l’an passé mais ce chiffre inclut les 50 réacteurs nucléaires japonais actuellement à l’arrêt et dans l’attente d’une éventuelle relance.

Quatre réacteurs nucléaires ont été inaugurés en 2013 dans le monde, trois en Chine et un en Inde, tandis que quatre ont fermé définitivement, tous aux États-Unis. Le nucléaire américain souffre de la concurrence croissante des centrales électriques alimentées par un gaz bon marché provenant notamment des gisements de schiste.

Mais une dizaine de pays, surtout des émergents, la Pologne, la République Tchèque, la Hongrie, le Vietnam, le Bangladesh, la Jordanie, l’Arabie saoudite, la Biélorussie, le Chili et la Malaisie se disent prêts à se lancer dans le nucléaire civil. Le marché mondial devrait atteindre les 750 milliards d’euros (constructions, services, combustible) d’ici 2025, ce qui offre de bonnes perspectives pour la filière nucléaire hexagonale.

“La communauté nucléaire mondiale a accompli de solides et constants progrès afin de renforcer la sûreté nucléaire en 2013″, souligne l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique). Toutefois, la gestion des réacteurs en fonction depuis plus de 30 ans, soit 42% du parc mondial,”continue de poser sur le long terme des défis qui exigent des réponses”. “Après un temps d’arrêt post-Fukushima, les projets reprennent un peu partout dans le monde”, se réjouit Luc Oursel, président du directoire d’Areva.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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