Alors que la filière éolienne offshore commence à se constituer en France, le besoin de navires capables d’assurer tout le processus d’installation des éoliennes marines se fait ressentir. Les futurs chantiers français créent par conséquent un véritable marché en Manche et dans l’océan Atlantique.
Aujourd’hui, entre 400 et 500 bateaux dans le monde opèrent dans le secteur de l’éolien offshore. D’ici 2022, il en faudrait 300 de plus, selon le comité des Energies Marines Renouvelables. En France, avec la prochaine concrétisation des premiers projets du pays, le marché des navires spécialisés pour l’éolien n’est pas négligeable, qu’il s’agisse des navires pour l’installation des champs ou de ceux pour l’opération et la maintenance.
Alors que la construction navale civile représentent aujourd’hui un chiffre d’affaires d’environ 1 milliard d’euros, les navires concernés par les énergies marines renouvelables pourraient bientôt constituer 20% de part du marché.
Selon Frédéric Hendrick, le président du secteur de l’éolien offshore d’Alstom (interrogé par l’Usine Nouvelle), la construction navale va devoir se montrer innovante face au défi technologique que représente l’installation d’éoliennes en pleine mer. “Il ne faut pas oublier la première étape, celle de l’acheminement des éléments. Une nacelle pèse jusqu’à 380 tonnes, une pale mesure jusqu’à 74 mètres. Faut-il des navires dédiés Faut-il se raccrocher à des routes maritimes existantes”.
[stextbox id=”info”]Le « Jack-up », un navire à tout faire[/stextbox]
Un navire de type « jack-up » permet à la fois l’acheminement et l’érection des éoliennes. Il se transforme en plate-forme autoélévatrice grâce à des jambes de plusieurs dizaines de mètres qui se posent sur le fond. L’utilisation d’un tel bateau demeure très coûteuse.
Aucun « jack-up » n’existe en France et seulement 20 exemplaires se trouvent à travers le monde. Pour construire un « jack-up » il faudrait compter deux ans de travaux au minimum.
Frédéric Hendrick reste sceptique. Il ne trouve pas logique d’utiliser un même navire pour deux tâches aussi différentes. Utiliser deux navires, selon la distance séparant le port du champ d’éoliennes, représenterait selon lui la meilleure solution.
[stextbox id=”info”]Des navires qui tendent à être exportés[/stextbox]
Jusqu’à présent, les navires construits en France, par des entreprises spécialisées ou non, étaient destinés à l’exportation. En effet l’éolien offshore vient tout juste de se faire une place dans le mix énergétique français, alors qu’il est utilisé depuis plusieurs années au Danemark ou au Royaume-Uni.
Le Sea Fox a été le premier bateau construit en France destiné à l’éolien offshore. Ce navire a été conçu pour une entreprise britannique spécialisée dans la maintenance et le ravitaillement des champs éoliens offshore.
Grâce ce projet et à l’éolien offshore, le chantier naval Navalu (Vendée), affecté par la crise de l’huître et la baisse du marché des chalands ostréicoles liée à la crise de l’huître, a trouvé de nouveaux débouchés.
Crédit photo : Joanne Golby
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