DCNS devrait commercialiser prochainement une centrale électrique basée sur la technologie des Énergies Thermiques des Mers (ETM) et s’est lancé en partenariat dans le domaine de la climatisation par l’eau de mer. En Martinique l’industriel français espère également tester un projet pilote courant 2014, alors que l’énergéticien EDF va climatiser l’hôpital de Saint-Pierre. Et à la Réunion, c’est GDF-Suez qui a été choisi pour la construction du réseau de froid qui alimentera 27 sites de la capitale. En cette fin d’année 2013, on dirait que l’ETM réchauffe l’activité des industriels français.
Uniquement exploitable dans les régions maritimes chaudes, l’ETM est une énergie renouvelable non-intermittente utilisant la différence de température qui existe naturellement entre la surface de l’eau (25°C) et 1.000 mètres de profondeur (5°C) pour produire de l’électricité. Une source d’énergie qui devrait aider la France à atteindre son objectif de 6.000 MW de capacité de production d’électricité maritime d’ici 2020. Et qui pourrait aider certains groupes hexagonaux à développer leur activité ?
[stextbox id= »info »]De la production d’électricité[/stextbox]
L’industriel français DCNS a développé et testé tout au long de l’année un prototype de centrale à terre pouvant produire de 3 à 6 MWh d’électricité grâce à des volumes d’eau prélevée en mer. Fonctionnant grâce à une pompe à chaleur alimentant une turbine, l’ETM à terre permettrait de répondre aux besoins de petits réseaux ou d’infrastructures telles que des entreprises ou des hôtels.
Alors que son premier contrat commercial d’ETM à terre devrait être passé avec un opérateur énergétique au premier trimestre 2014, DCNS souhaite également installer une usine pilote en Martinique. Région propice à l’ETM, DCNS y développe depuis 2008 un système flottant situé à quelques kilomètres des côtes pour produire de l’énergie. Un projet rendu possible grâce à une aide du fonds européen « New Entrant Reserve 300 », qui vise à soutenir les projets renouvelables pilotes.
Un rapport parlementaire rappelait au début de l’année qu’une grande partie du gisement potentiel des ETM est situé dans des zones d’influence française : une des raisons qui expliquent la volonté de l’industriel naval français de se positionner rapidement sur ce marché limité aux zones tropicales, comme les Caraïbles. DCNS estime d’ailleurs que d’ici 2030, le marché mondial des ETM avoisinerait les 100 GW de puissance à installer.
[stextbox id= »info »]… à la climatisation par eau de mer[/stextbox]
A l’heure actuelle, la climatisation des bâtiments ou des réseaux urbains par l’eau de mer est l’application la plus mûre du secteur de l’ETM. Une technologie en place dans plusieurs îles tropicales et sur laquelle DCNS s’est engagé en juillet dernier à travers la signature d’un contrat de partenariat avec le britannique Ocean Thermal Energy. Deux projets ont d’ores et déjà été retenus : un système flottant à destination d’Asie, et un système à terre pour les îles Vierges américaines.
Le groupe GDF Suez est également engagé dans cette branche de l’ETM. Le spécialiste français du gaz a indiqué qu’il allait climatiser un réseau de 23 kilomètres à Saint-Denis, capitale de l’île de la Réunion. Un projet de 23 MW représentant un investissement estimé à quelques 120 millions d’euros et baptisé « Swac » (Sea Water Air Conditioning). Des gains particulièrement élevés (réduction de la consommation d’électricité de 50 à 75%) sont réalisables en zone tropicale.
Enfin, EDF s’est également positionner sur cette branche à travers le projet de climatisation de l’hôpital de Saint-Pierre en Martinique. Une installation de 8 MW pour un investissement de 12 millions d’euros. Le groupe a également confirmé sa participation à l’appel d’offres que devrait lancer la Guadeloupe l’année prochaine pour le système de climatisation de l’hôpital de Basse-Terre.
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