Jeudi 14 novembre, l’Ademe a publié une réactualisation de son rapport « La production éolienne d’électricité », apportant des données supplémentaires notamment sur le secteur français du petit éolien. L’organisme apporte quelques conseils aux porteurs de projets de petit éolien, dont 2.500 unités (d’une puissance nominales comprises entre 1 et 36 kW) ont été installées en France en 2012.
De manière globale, l’Ademe réitère son soutien au développement de l’énergie éolienne, mettant en avant son bilan environnemental « largement positif » ainsi que les opportunités « commerciales et industrielles » que représente ce secteur. Ses actions ont pour objectif de lever les freins au déploiement de cette énergie renouvelable tout en travaillant sur la limitation des impacts environnementaux et la baisse des coûts.
[stextbox id= »info »]En milieu rural, petit éolien deviendra grand[/stextbox]
Faisant écho aux récentes critiques négatives de la presse quant aux installations de petites éoliennes chez les particuliers, l’Ademe reconnaît que la mise en place de ces turbines de petite puissance « ne se justifie généralement pas en milieu urbain ». Un avis défavorable en raison des dangers que représente ce type d’installation pour la stabilité des habitations, et des vents trop faibles pour tendre vers la rentabilité en zone urbaine.
L’organisme a toutefois exprimé un avis favorable concernant les applications en milieu rural et dans les zones non raccordées au réseau électrique. L’Ademe précise que les ressources en vent en milieu rural permettent aux éoliennes d’être particulièrement performantes (techniquement et économiquement) pour les exploitants agricoles.
Selon l’établissement public à l’origine de l’étude, l’installation de petites éoliennes doit respecter un certain nombre de règles, similaires à celles qui régissent le secteur du grand éolien. Il est ainsi primordial de connaître les ressources en vent de la zone où sera installée la turbine ainsi que les caractéristiques techniques de celle-ci (fiabilité, rendement, présence de batterie…). L’expertise d’organismes tels que l’Association Française des Professionnels du Petit Eolien est jugé « indispensable » par l’Ademe.
[stextbox id= »info »]Un cadre réglementaire handicapant?[/stextbox]
Le rapport de l’Ademe dresse un panorama mondial de l’énergie. Citant les données de l’Association mondiale de l’énergie éolienne, l’Ademe révèle que 44.600 MW de puissance ont été installés dans le monde en 2012 pour une capacité totale de 281.000 MW en fonctionnement à la fin de la même année. En ce qui concerne la France, la puissance totale au 30 juin dernier était de l’ordre de 7.700 MW. La puissance installée chaque année dans l’Hexagone s’affiche ainsi à la baisse (1.200 MW raccordée en 2010, 875 MW en 2011 et 757 MW en 2012) relayant la France à la huitième position européenne.
Pour l’Ademe, une « visibilité réglementaire et économique de long terme » et une politique nationale de soutien à la « Recherche et Développement sur l’éolien à la hauteur des enjeux » sont les conditions sine qua none pour le maintien d’une dynamique de développement et le renforcement de la compétitivité de la filière française.
En effet, si le dynamisme lié à l’exploitation des parcs est en croissance continue, les emplois liés à l’étude et à l’installation subissent l’influence des changements réglementaires incessants. « En conséquence, le délai théorique minimal de mise en service d’un parc éolien était de cinq ans en France, pouvant atteindre jusqu’à sept ans avec de grandes disparités d’une région à une autre. Pour comparaison, le délai moyen de mise en service est 4,5 ans en moyenne dans le reste de l’Europe ».
L’Ademe conclu son rapport en précisant que les efforts de développement de la filière éolienne doivent se fonder « sur une vision d’un système énergétique durable » et être accompagnés « d’efforts importants de réduction des consommations ».
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