Fusion nucléaire : où en est le chantier Iter ?

Fusion nucléaire : où en est le chantier Iter ?

site_cadarache_photo_lexpressLancé il y a sept ans, le programme Iter (en anglais : International Thermonuclear Experimental Reactor) a vocation à expérimenter la « faisabilité scientifique et technique de la fusion nucléaire comme nouvelle source d’énergie ». Récemment réunies sur le site de Cadarache (Bouches-du-Rhône), où est construit un réacteur de type « tokamak », les sept délégations ministérielles présentes – Chine, Corée du Sud, Etats-Unis, Inde, Japon, Russie et Union européenne – ont toutes reconnu « l’ampleur des défis, particulièrement pour ce qui concerne le respect du calendrier et la maîtrise des coûts ».

[stextbox id=”info”]La fusion nucléaire : quels enjeux pour l’industrie énergétique ?[/stextbox]

La technique actuellement utilisée dans les centrales nucléaires pour produire de l’énergie est celle de la fission : un noyau atomique instable éclate en deux noyaux plus légers. La fusion correspond au processus inverse : deux noyaux atomiques légers s’assemblent pour former un noyau plus lourd.

La fusion n’est à ce jour pas maîtrisée par l’Homme. Elle est à l’œuvre sur le Soleil, par exemple, qui produit naturellement de la chaleur et de la lumière via la fusion d’atomes d’hydrogène. Les chercheurs mobilisés sur le projet Iter tentent donc de reproduire sur Terre ce procédé, ce qui n’est pas chose aisée. En effet, deux noyaux atomiques, chacun chargé positivement, ont tendance à se repousser mutuellement (ils ne fusionnent pas).

La construction d’un réacteur spécial, baptisé « tokamak », vise notamment à porter à très haute température (plusieurs millions de degrés, comme sur le Soleil) les atomes pour qu’il puissent se rapprocher et fusionner.

Si l’Homme parvient à maîtriser ce procédé, l’industrie énergétique pourrait bien être bouleversée. La fusion nucléaire permet de produire une énergie 10 fois supérieure à celle de la fission, avec un combustible (du deutérium et du tritium) et sans émission de CO2. Cela pourrait potentiellement résoudre les problématiques de la hausse de la consommation énergétique, à l’aune du doublement de la population mondiale d’ici 2050, et du changement climatique.

[stextbox id=”info”]Un « tokamak » en construction à Cadarache[/stextbox]

Le site de Cadarache a été désigné en 2005 pour qu’y soit construit le futur réacteur « tokamak » pour expérimenter la fusion nucléaire. Le chantier, dont la construction a été confiée à un consortium mené par Vinci, a été entamé en 2010 et mobilise, pour l’heure, 300 ouvriers. Ils seront 1.000 d’ici la fin de l’année et 3.500 en 2015.

Le complexe sera érigé à 80 mètres au-dessus du sol, mesurera plus de 250 mètres de long et pèsera 360.000 tonnes (23.000 tonnes pour le « tokamak » à lui seul). Les premiers résultats du programme sont attendus pour l’année 2021.

Ce chantier a pris un retard considérable, sur le plan des coûts (passés de 6 à 15 milliards d’euros) et des délais. D’où la récente réunion, début septembre, des ministres des différents pays engagés, destinée à réaffirmer leur confiance dans ce projets hors normes.

Rédigé par : Fabien Maout

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COMMENTAIRES

  • Le coût financier des installations de recherche se chiffre en milliards d’euros sur plusieurs décennies. Ce coût est donc très important pour des bénéfices potentiels éloignés dans le temps.
    L’investissement dans le programme ITER a par exemple été évalué initialement à 5 milliards d’euros . Selon les dernières estimations du programme en 2012,
    le coût prévisionnel de construction de la machine avoisinerait maintenant 13 milliards d’euros.
    Par ailleurs, les coûts de production de l’énergie de fusion restent une inconnue tant que le procédé n’aura pas atteint une maturité scientifique et technologique ne sera atteinte
    pas avant 70 ans alors on fait quoi en attendant on continu avec les centrales atomique en fin de vie qui fabrique des déchets irradier ???

    Le réacteur est actuellement en construction. En tant que réacteur de recherche, ITER ne produira pas d’électricité,
    on ne sai pas stabiliser du plasma pendant assez de temps pour produire de l’électricité ce qui en fait un gadget,
    un gros laboratoire très coûteux et très consommateur d’électricité .. combien de kilo d’uranium faudra il pour faire
    demarer ce réacteur si jamais il demare ?? Combien de tonne de berilium et de produit hautement cancérigène il faudra pour cette machine die
    sans déchets.. sans compter sur sons carburant qui est fabriquer dans deux autres réacteurs nucléaire eux aussi avec des déchets
    et pour finir comme toute réalisation a haut risque il doit être assurer au niveau des catastrophes et bien non !
    il n’est pas assurer alors qui va payer le jours a sa va arriver !!!

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