Selon une étude allemande parue en 2007, la quantité de déchets issus de la filière photovoltaïque double chaque année et pourrait atteindre 35 000 tonnes par an d’ici 2020. Suite à une nouvelle directive européenne, les entreprises du secteur doivent aujourd’hui prendre en charge le recyclage des panneaux en fin de vie.
En moyenne, la durée de vie d’un panneau solaire est estimée à trente ans. S’il faudra encore attendre une décennie pour voir les premières générations de panneaux solaires arriver en fin de vie, la filière photovoltaïque prend déjà en charge le recyclage des installations endommagées ou toujours sous garantie.
Selon l’association PV Cycle, 130 000 tonnes de déchets devront être recyclées chaque année en Europe à l’horizon 2030. Cet organisme estime également que la capacité européenne photovoltaïque, estimée à 7 millions de tonnes de panneaux fin 2012, devrait quasiment doubler (+6,5 millions) d’ici 2015. Cette hausse prévisible des déchets issus des panneaux photovoltaïques pose la question de la collecte et du recyclage.
Aujourd’hui, 1000 tonnes de déchets issus des panneaux photovoltaïques sont traitées chaque année. Cependant sur la totalité de ces déchets, seul 1% provient de panneaux en fin de vie. Le reste étant essentiellement composé de panneaux endommagés lors de leur installation ou du transport.
[stextbox id= »info »]Des substances nocives[/stextbox]
Actuellement, 85% du poids d’un panneau est recyclable. Si le verre et les métaux comme l’aluminium peuvent être fondus et ainsi facilement recyclés, d’autres matières demandent des opérations plus pointues. Ainsi le silicium, le plomb et le cadmium qui composent les couches semi-conductrices des panneaux, doivent subir un traitement chimique purificateur avant d’être recyclés. Récupérés, ils peuvent être réutilisés pour la fabrication de nouvelles cellules photovoltaïques.
D’autres composants sont eux nocifs, que cela soit pour l’homme ou pour l’environnement. Le tellure de cadmium contenu dans certains semi-conducteurs est une substance cancérigène. C’est bien ce type de composants qui posent problème. En effet, leur recyclage est plus difficile, et ne devrait pas dépasser 30% d’ici 2030.
Si le taux de recyclage d’un panneau silicium oscille entre 80% et 90%, les panneaux sans silicium (plus rares) peuvent être recyclés à 95%.
[stextbox id= »info »]« Du berceau à la tombe »[/stextbox]
Une nouvelle directive européenne relative aux déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE), entrée en vigueur au cours de l’été 2012 contraint les industriels à recycler les produits en fin de vie. Jusque là, l’Union Européenne exemptait la filière photovoltaïque du traitement des déchets afin de promouvoir l’installation de panneaux. Ce nouveau cadre juridique, qui oblige à la prise en charge des panneaux « du berceau jusqu’à la tombe » prend en compte la hausse future des déchets issus des panneaux photovoltaïques.
L’association PV Cycle joue un rôle essentiel dans ce recyclage des déchets de la filière. Cet organisme, fondé en 2007, qui regroupe 200 entreprises du secteur et représente 90% des panneaux photovoltaïques en Europe a pris l’engagement en 2008 de mettre en place une filière de recyclage opérationnelle en 2015. L’objectif annoncé est de récupérer 65% des panneaux européens et de recycler 85% des déchets.
Le recyclage des déchets permettrait à la filière photovoltaïque de réduire encore davantage son empreinte écologique. Ainsi, le recyclage d’une tonne de panneau pourrait permettre de rejeter 800 à 1200 kg d’équivalent CO2 en moins dans l’atmosphère.
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