Réduire la part du nucléaire à 50% en 2025: un objectif trop ambitieux ? - L'EnerGeek

Réduire la part du nucléaire à 50% en 2025: un objectif trop ambitieux ?

Centrale_nucléaire_de_Cruas_photofredniroFrançois Hollande en a fait l’une des ses promesses de campagne : fermer la centrale de Fessenheim, en vue de réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité française de 75 à 50% d’ici 2025. Mais un rapport publié mercredi 11 septembre par l’Office parlementaire d’évaluation des choix technologiques et scientifiques considère que cet objectif est trop ambitieux. Le document propose d’étaler la réduction de la part du nucléaire sur un siècle, pour obtenir une part de 30 à 40% d’énergie atomique d’ici 2100.

D’après les auteurs du rapport,  le député socialiste Jean-Yves le Déaut et le sénateur UMP Bruno Sido, « on ne peut pas faire reposer l’avenir sur des paris ».

Sans assurance que les énergies nouvelles deviennent moins coûteuses et alors que les efforts pour baisser la consommation d’électricité restent à fournir, réduire la part du nucléaire à 50% d’ici 2025 exposerait la France à un risque d’un choc énergétique (baisse de la croissance, explosion des prix de l’énergie), selon les rapporteurs.

D’après leurs calculs, une telle réduction équivaudrait à « l’effacement de consommation de plus d’un jour d’électricité par semaine en France ». Ce qui pour les auteurs du rapport correspond à une « tâche gigantesque », en raison de la pression démographique et de la pression immobilière.

« Les estimations, quant à la maturation des technologies de stockage d’énergie, indispensables à la stabilisation des énergies variables, obligent à considérer un calendrier s’étalant sur le siècle avec un début de retrait de la production nucléaire vers 2030, une réduction de l’équivalent de 50% des capacités de production actuelle vers 2050 et une cible de 30 à 40% de ces mêmes capacités vers 2100 ».

Par ailleurs, les rapporteurs regrettent le manque de soutien à l’innovation en France.  « On fait de la bonne recherche en France mais les PME innovantes échouent lorsqu’elles doivent changer d’échelle pour financer leur industrialisation et sont alors rachetés par des groupes étranges », déplore Jean-Yves Le Déaut.

Il considère  par exemple qu’il est prioritaire pour les PME françaises de se positionner sur le créneau du stockage de l’électricité (visant à intégrer les énergies intermittentes, solaire et éolien) pour en tirer des dividendes économiques.

 

Rédigé par : arthur-leroy

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COMMENTAIRES

  • Conserver 30 à 40% de nucléaire en 2100, cela signifie construire de nouveaux réacteurs nucléaires. Sur 58 réacteurs en activité, 53 ont été mis en service entre 1978 et 1992 avec une durée de vie prévue de trente ans. Déjà dépassée pour 24 de ces réacteurs.

    Comme personne ne songerait à faire durer des réacteurs nucléaires plus d’un siècle, c’est bien que le centre nucléaire de l’OPECTS ne pense qu’à construire de nouveaux réacteurs lorsqu’une opportunité politique se présentera.

    Une solution non seulement dangereuse mais aussi ruineuse pour le pays.

    Pour mieux comprendre, il suffit de comparer les coûts de production de l’électricité.

    http://energeia.voila.net/electri/cout_electri.htm

    Et dans seulement dix ans, l’électricité solaire sera déjà moins chère que celle du vieux nucléaire. Quelques années de plus, ce sera aussi moins cher en ajoutant du stockage sur le lieu de production, avec autoconsommation pour beaucoup de foyers et entreprises.

    Répondre
    • comment arrivez-vous à cette conclusions surprenante sur le solaire ? Aujourd’hui le kwh solaire est 5 fois plus cher que le nucléaire (plus il est vieux moins il coute cher car les centrales sont amorties).
      Par ailleurs, on ne peut substituer un parc de production de base (type nucléaire) par une production alternative type solaire. A moins d’arrêter les frigos la nuit. Enfin, substituer le nucléaire par le solaire )= couvrir trois départements entiers de panneaux solaires. Etes-vous candidat dans votre département ?

      Répondre

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