Transition énérgétique : les choix des socialistes - L'EnerGeek

Transition énérgétique : les choix des socialistes

nucléaire

Lors du débat de l’entre-deux tours de la primaire du Parti Socialiste, la question de la transition énergétique est restée au second plan. Pour approfondir le sujet, et mieux percevoir les différences de sensibilité, la rédaction de L’Energeek s’est penchée sur les programmes des deux impétrants à la Présidence de la République. Tandis que Benoît Hamon entend mener “une révolution énergétique”, Manuel Valls souhaite avant tout faire face à « l’urgence climatique”. Derrière ces nuances sémantiques, quelles différences peut-on réellement discerner pour le mix-énergétique tricolore ?

La révolution énergétique de Benoît Hamon : opposer nucléaire et ENR

Sur son site de campagne, le député des Yvelines plaide pour le progrès social et écologique. Il propose de relancer l’Europe par la transition énergétique et réclame que la révolution énergétique soit menée par un Etat stratège.

A l’échelle communautaire, le candidat souhaite supprimer toutes les subventions aux énergies fossiles et lancer un plan d’investissement de 1000 milliards centré sur la transition écologique.

A l’échelle nationale, il consacre EDF comme pilier de la transition énergétique et fixe comme objectif la poursuite des recherches sur la production et le stockage des énergies renouvelables, au détriment du nucléaire.

Au cours du débat télévisé de ce mercredi, Benoît Hamon a considéré que “le bilan du gouvernement, COP21, loi biodiversité, loi de transition énergétique, [allait] dans le bon sens“.

Manuel Valls : lutte contre le réchauffement climatique et mise en garde de Donald Trump 

Sur le site du candidat Valls, notamment dans une partie intitulée “répondre à l’urgence climatique“, l’ex premier ministre explique que la prochaine décennie sera capitale pour la planète et la préservation de l’environnement.

A ce titre, ce dernier suggère de préparer une grande conférence environnementale dès l’automne 2017 pour fixer une feuille de route ambitieuse et annonce que “les soutiens publics à l’économie [iront] en priorité vers les technologies bas carbone et l’économie circulaire”. De plus, comme son rival, il affirme vouloir “continuer à développer les énergies renouvelables et faire de la France un leader européen dans ce domaine“.

Enfin, Manuel Valls à l’intention de se montrer intransigeant sur la question de l’accord climatique signé lors de la COP21, notamment vis à vis du président Donald Trump précise-t-il, comme pour valoriser sa stature internationale. Autant d’éléments qui poussent la journaliste de France Inter, Alexandra Bensaïd, à conclure qu'”il n’y a donc pas de clivage à chercher sur ce thème d’une gauche plus verte”.

Une apparente concorde, deux politiques énergétiques ?

En revanche, selon Arnaud Gossement, du journal Libération , “la véritable différence entre les deux candidats tient à leurs positions respectives sur l’écologie”. Pourtant, au sujet de la lutte contre la pollution (éco mobilité, diesel, etc.) aussi bien que sur la question des perturbateurs endocriniens ou des produits phytosanitaires, les deux débatteurs ont partagé des positions assez similaires.

Toutefois, entre le thuriféraire des énergies bas carbone et le pourfendeur de l’énergie atomique, il existe une vraie divergence de vue sur la politique énergétique à mettre en oeuvre. Pendant ses deux ans passés à Matignon, Manuel Valls n’a jamais évoqué le sujet de la fermeture des centrales nucléaires françaises, sujet pourtant fondamental. Interrogé à ce sujet sur Europe 1, Benoît Hamon a déclaré : “le nucléaire, ce n'[était] ni l’indépendance ni la défense du pouvoir d’achat”. Une affirmation qui n’a pas manqué de faire réagir la responsable de la déléguée générale de la Société Française de l’Energie Nucléaire, Valérie Faudon, qui n’a pas manqué de rappeler qu'”un Allemand [payait] son électricité 70% plus cher qu’un Français“, tout en précisant que “les coûts du nucléaire [avaient] été audités par la Cour des Comptes“.

Deux lignes bien différentes donc, malgré une apparente concorde, avec d’un côté Benoît Hamon, qui partage les positions du leader du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon et de l’association Négawatt et de l’autre, Manuel Valls, qui se positionne d’avantage du côté d’Emmanuel Macron en expliquant que “le nucléaire est au cœur de la stratégie industrielle, énergétique et climatique qui est la nôtre”.

Crédits photo : @LeLab Europe 1

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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