C’est en compagnie de Jean-Bernard Lévy, président-directeur général d’EDF, de Bruno Léchevin, président de l’Ademe, et de Philippe Richert, président du Conseil régional d’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, que Ségolène Royal, ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, a inauguré mardi 7 juin la centrale de géothermie profonde de Rittershoffen. Une installation qui participe à l’atteinte des objectifs fixés par l’Alliance mondiale pour la géothermie : “multiplier par cinq la capacité installée de production d’énergie géothermique et d’au moins doubler le chauffage géothermique d’ici 2030, par rapport à leur niveau de 2014.”.
“Première mondiale”
Implantée au nord de Strasbourg (Bas-Rhin), cette centrale de 24 MW permet d’extraire de l’eau à très haute température à plus de 2,5 kilomètres de profondeur afin d’alimenter en vapeur une usine d’amidon du groupe agroalimentaire Roquette, spécialiste de la valorisation de matière première végétale.
Concrètement, grâce à un système de pompage, l’eau est remontée à la surface où elle passe ensuite par un échangeur de chaleur. L’énergie thermique issue de cette eau à 165 °C permet de chauffer un circuit d’eau secondaire, acheminée jusqu’à l’usine de Roquette via une canalisation souterraine de 15 kilomètres. Une fois la chaleur qu’elle véhicule valorisée, l’eau est réinjectée dans le sous-sol terrestre.
Ce projet a été réalisé par le groupe Électricité de Strasbourg, filiale de l’électricien tricolore EDF. Il a nécessité un investissement de près de 55 millions d’euros. “La France peut être fière de cette première mondiale. C’est un formidable espoir pour beaucoup de pays qui n’ont pas accès à l’électricité”, s’est notamment félicitée la ministre de l’Énergie.
Une boucle pour produire une chaleur en continue et au rendement permanent
Couplée à une chaudière à bois, la centrale géothermique de Rittershoffen permet de porter à 75 % la part des énergies renouvelables dans la consommation du site industriel de Roquette. La géothermie se substitue à une partie de l’alimentation en gaz du site, entraînant ainsi une économie de 39.000 tonnes de dioxyde de carbone sur une année.
Le fonctionnement de la centrale permet donc d’obtenir une énergie à prix fixe et de manière constante et permanente. “Ce sont deux facteurs de stabilité essentiels pour la compétitivité d’un site gros consommateur” comme celui du groupe Roquette, a expliqué aux journalistes de l’AFP le directeur régional de la Caisse des dépôts, Patrick François.
“Le projet de Rittershoffen nous amène à renforcer notre engagement dans toutes les énergies renouvelables. La technologie est maintenant maîtrisée et respectueuse de l’environnement, sans fracturation du sous-sol”, a pour sa part déclaré Jean-Bernard Lévy. Le groupe EDF a d’ailleurs d’autres projets géothermiques en Alsace : il s’agira de répliquer le projet de Rittershoffen à Wissembourg et Illkirch (Bas-Rhin).
Crédit photo : High Contrast
COMMENTAIRES
Voilà une énergie renouvelable digne d’intérêt, c’est rare : en effet elle est utilisé directement (sous forme thermique) et non après conversion en électricité, et surtout elle n’est pas intermittente.
Tout le contraire de l’éolien et du solaire photovoltaïque.
Mais il faut des conditions très particulières pour pouvoir l’exploiter, c’est à dire la présence à proximité d’un point de consommation d’une nappe d’eau chaude : cette situation exceptionnelle fait que ce type de projet, pour intéressant qu’il soit, n’est absolument pas LA solution à la sortie des énergies fossiles.
Dernier point et non des moindres : l’article ne précise pas quel est le coût de revient de l’énergie (en Joules, thermies ou kWh) afin de savoir si elle est économiquement rentable, condition indispensable.
C’est EDF qui chapotte le projet et Ségolène qui donne son avis : c’est tout dire !
et on publie les milliards dépensés à Soultz sous Foret ?