Après l’émotion de Fukushima, l’Allemagne voulait tourner la page du nucléaire quitte à retourner au charbon pendant un temps. Aujourd’hui, pour arrêter précipitamment leurs réacteurs, les exploitants EON, RWE et Vattenfall, réclament des indemnités, une demande examinée par la Cour de Karlsruhe.
La décision d’Angela Merkel d’abandonner totalement l’atome à partir de 2022 aurait-elle « enfreint les droits de propriété des actionnaires concernés », s’interroge le journal Le Monde ? Le 15 et le 16 mars, la Cour de Karlsruhe a étudié la plainte de 3 opérateurs qui estiment avoir des réclamations à faire valoir. Dans la presse on évoque une enveloppe de 15 à 20 milliards d’euros qui pourrait être ainsi destinée à dédommager les énergéticiens.
La plainte a été déposée dès 2012 par EON, RWE et Vattenfall, tandis que le quatrième opérateur, EnBW, propriété du Land du Bade-Wurtemberg dirigé par les Verts, n’a pas souhaité s’associer à la procédure. Par ailleurs, si le verdict ne sera certainement pas rendu avant plusieurs mois, le correspondant de RFI en Allemagne affirme même que celui-ci pourrait n’avoir jamais lieu, par exemple si l’Etat s’engage financièrement sur la sortie du nucléaire.