Alors qu’elle mène actuellement le plus vaste programme nucléaire du monde avec non moins de 27 centrales en construction, la Chine vient d’annoncer la création de trois équipes d’intervention nucléaire d’urgence. Pilotées par trois opérateurs nationaux, ces équipes devront pouvoir intervenir en cas d’incident grave, pour éviter notamment des rejets radioactifs. Une annonce qui intervient le même jour que celle d’une levée de fonds de 2,6 milliards de dollars par le deuxième plus grand opérateur nucléaire du pays (CNNC).
La Chine constitue le plus grand marché mondial en matière de nucléaire, du fait notamment de sa croissance économique forte, de sa démographie et de sa volonté de se détourner du charbon polluant qui alimente aujourd’hui une grande partie de ses centrales de production électrique.
La Chine construit en ce moment 27 nouvelles centrales nucléaires qui viendront s’ajouter aux 23 centrales déjà en activité dans le pays. Et d’autres projets sont déjà dans les tuyaux.
Le nucléaire est donc un secteur très porteur en Chine : le 13 mai dernier, la deuxième plus importante entreprise nucléaire du pays, China National Nuclear Corporation, a été autorisée par le régulateur de la bourse de Shanghai à émettre jusqu’à 3,89 milliards de nouvelles actions pour lever plus de 2,6 milliards de dollars.
Dans le cadre de sa politique de développement de ses capacités nucléaires, la Chine a besoin de construire de nouvelles infrastructures, de disposer de personnel formé mais aussi de garantir un niveau de sécurité aussi élevé que possible pour ses centrales (en 2011, le programme nucléaire chinois avait été provisoirement mis en pause à la suite de l’accident de Fukushima, le temps d’ajuster les normes de sûreté).
C’est dans cette optique que viennent d’être créées trois équipes d’intervention d’urgence nucléaire, à l’initiative des trois entreprises nucléaires d’Etat. Basées à Yantai, Daya et Qinshan, ces trois équipes doivent parer à d’éventuels rejets de matières radioactives ou à d’autres incidents graves.
A l’initiative d’EDF, la France fut le premier pays à créer une force rapide d’action nucléaire (FARN) destinée à intervenir sous 24 heures en cas d’accident nucléaire. Prise dans le cadre du renforcement de la sûreté des centrales après la catastrophe de Fukushima, cette mesure désormais reprise par la Chine intéresse plusieurs pays dotés d’un parc nucléaire civil.
Crédit photo : d’n’c
COMMENTAIRES
bonjour
un petit mot sans rapport avec l’article pour vous signaler 2 inexactitudes dans votre rubrique “le savez vous ?”
Les français n’ont pas consommé 478 TW/H, ils les ont produits ! La consommation a été de 415 TW/H et on en a exporté 63 !
Deuzio quand la température baisse de 1° c’est la puissance appelée qui augmentent de 2300 MW !
Soit 2 bons réacteurs nucléaires ! Si ça ne coutait que 2300 MW/H par jour on serait tranquille !
Par contre en ce moment avec 20 GW de nuke au chômage on exporte a fond les manettes !
C’est sûr qu’EDF est pas pressé de voir les ENR se développer en France ! Vu que 9 mois sur 12 on sait plus où le mettre, le courant ! Beau temps pour les installateurs de clim !
Ah pinaise ! Cet épisode nucléaire va nous plomber pour des décennies !
Sans parler de la cata à venir puisqu’on ne se calmera pas avant !
Alors que astucieux comme on est en France, on aurait pu cartonner dans le renouvelable et les économies d’énergie !
Navrant !
@ gofast Plusieurs erreurs dans votre commentaire :
1) Ce ne sont pas des TW/h mais des TWh. Idem, ce sont des MWh au lieu de MW/h.
2) Ce ne sont pas 20GW de nucléaire “au chômage”, mais 20GW en arrêt pour rechargement et maintenance (http://clients.rte-france.com/lang/fr/visiteurs/vie/prod/indisponibilites.jsp), le planning des arrêts étant calé pour suivre l’évolution de la consommation durant l’année. Bref, aucune tranche nucléaire ne se tourne les pouces.