Voiture électrique : endettée jusqu’au cou, Northvolt annonce sa faillite

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Voiture électrique : endettée jusqu’au cou, Northvolt annonce sa faillite | L'EnerGeek

Le 12 mars 2025, Northvolt a annoncé sa mise en faillite, mettant fin à l’un des projets industriels les plus ambitieux d’Europe dans le secteur des batteries pour voitures électriques. L’entreprise suédoise, qui avait pourtant attiré des milliards d’euros d’investissements et suscité de nombreux espoirs, n’a jamais réussi à concrétiser ses promesses. Un fiasco qui marque un nouveau coup dur pour l’industrie automobile européenne.

Northvolt jette l’éponge

Coup de tonnerre pour l’industrie européenne. Le mercredi 12 mars 2025, Northvolt, le fabricant suédois spécialisé dans les batteries pour voitures électriques, a officialisé sa faillite. L’entreprise, accablée par une dette colossale de 8 milliards d’euros et disposant de seulement 30 millions de dollars de liquidités, n’a pas réussi à atteindre le rythme de production exigé par les constructeurs européens, ni à maintenir la confiance des investisseurs dans son modèle économique.

Les difficultés financières de Northvolt se sont amplifiées au fil des mois. En juin 2024, le constructeur automobile BMW avait brutalement annulé un contrat majeur de 2 milliards d’euros. Northvolt avait pourtant bien tenté de repousser sa chute en demandant à être placée sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites en novembre 2024, une démarche qui devait lui permettre de rééchelonner sa dette et sauver ce qui pouvait encore l’être.

La faillite laisse derrière elle un lourd bilan social : en septembre 2024, Northvolt avait déjà supprimé 25 % de ses effectifs dans une tentative désespérée de stabiliser ses comptes. Aujourd’hui, ce ne sont pas moins de 5 000 salariés, majoritairement basés sur le site de Skellefteå, dans le nord de la Suède, qui se retrouvent mis sur le banc.

Des ambitions démesurées

Lors de sa création en 2016, Northvolt avait suscité un immense engouement. Son objectif était clair : bâtir un géant européen des batteries électriques capable de rivaliser avec les prix ultra-compétitifs de la concurrence asiatique comme CATL, BYD ou encore LG. Pari réussi, à ses débuts du moins. L’entreprise avait en effet réussi à obtenir l’appui d’investisseurs de renom, notamment Volkswagen, Goldman Sachs et BMW, pour un total de 10 milliards de dollars. Il faut dire que l’Union européenne comptait de fait sur Northvolt pour atteindre son objectif de produire 25 % des batteries mondiales d’ici 2030. Mais ces ambitions se sont heurtées à la réalité industrielle : Northvolt n’a jamais réussi à produire à grande échelle et ses coûts de fabrication sont restés bien supérieurs à ceux de la concurrence américaine et asiatique.

La faillite de l’entreprise suédoise devrait par conséquent se traduire par l’abandon de ses projets d’usines prévues au Canada, en Allemagne et à Göteborg (en partenariat avec Volvo). Mauvais signal : la chute de Northvolt semble quelque peu remettre en cause la capacité de l’Europe à bâtir rapidement une filière compétitive face à la concurrence internationale. Les ambitions du continent de devenir un leader dans la transition énergétique, pour la filière automobile du moins, paraissent désormais plus incertaines que jamais.

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