Une équipe de chercheurs chinois vient de mettre au point une technique qui sort de l’ordinaire pour recycler et réutiliser les pales d’éoliennes vieillissantes. Ce développement arrive pile au moment où la Chine se prépare à une importante opération de démantèlement d’éoliennes prévue pour 2025. Cette innovation pourrait bien transformer un sacré problème environnemental en opportunité économique durable (on peut y voir un vrai changement de cap tant on sait que recycler, c’est toujours plus malin que de jeter).
Une solution aux soucis du recyclage
L’essor de l’industrie éolienne en Chine a fait bouger pas mal de choses sur la scène énergétique mondiale, notamment avec le développement de turbines éoliennes de grande envergure. Pourtant, comme ces éoliennes ne filent que 20 à 25 ans, un bon nombre d’entre elles arrivent à leur fin, et ça cause de sérieux tracas pour gérer les déchets. Certes, on peut recycler les tours, moyeux et boîtes de vitesses comme de la ferraille, mais les pales faites de matériaux composites (fibre de verre, fibre de carbone et résine époxy) posent le hic pour un recyclage efficace.
Pour se frotter à ce problème mondial, l’équipe menée par Tang Zhicheng, de l’Institut de Physique Chimique de Lanzhou (qui dépend de l’Académie Chinoise des Sciences), a bossé pendant cinq ans pour concocter une solution innovante. Leur procédé associe un broyage physique à un traitement chimique afin de modifier les pales retirées, ce qui permet ensuite de les intégrer dans des mélanges d’asphalte et de béton cimentaire, améliorant ainsi l’efficacité énergétique.
Un essai sur le terrain
En septembre 2024, cette technique a été testée sur une portion de l’autoroute Qingfu à Lanzhou, dans la province du Gansu. En collaboration avec une entreprise locale de construction routière, le projet pilote a prouvé son efficacité après plus de cinq mois d’utilisation. Wang Zhaoli, directeur général adjoint de l’entreprise, a expliqué que « la chaussée en asphalte modifié a montré des résultats prometteurs après plus de cinq mois d’exploitation », sans fissures ni usure notable.
Ce succès ouvre la porte à d’autres projets pilotes dans les mois à venir. La coopération entre les instituts de recherche et les partenaires industriels devrait permettre d’établir cette technique comme une solution fiable et évolutive pour recycler les pales d’éoliennes mises hors service.
Des bénéfices pour l’environnement et l’économie
Le potentiel de ce procédé, tant sur le plan environnemental qu’économique, est vraiment intéressant, participant ainsi à une bioéconomie circulaire. En transformant ces structures techniques en sortes de « ressources minérales urbaines », la technologie participe au développement durable et soutient les ambitions de la Chine pour réduire les émissions de carbone d’ici 2030 et atteindre la neutralité carbone d’ici 2060. Tang Zhicheng insiste sur le fait que « les grandes quantités de pales d’éoliennes mises hors service pourraient être réutilisées en tant que précieuses ‘ressources minérales urbaines’ ».
D’autres initiatives à l’international
D’autres projets similaires se développent dans le monde entier, soulignant l’importance croissante des énergies renouvelables dans la transition vers un avenir durable. Aux États-Unis, Global Fiberglass Solutions transforme les pales en granulés plastiques renforcés destinés à divers produits durables. Veolia, quant à elle, utilise les pales broyées pour remplacer certains matériaux dans les fours à ciment, et Carbon Rivers récupère des fibres solides grâce à la pyrolyse pour fabriquer des pièces automobiles lourdes.
En parallèle, des efforts sont menés pour faciliter le recyclage, que ce soit par le développement de résines à dissolution rapide ou grâce à la mise au point de thermoplastiques recyclables par GE (une avancée technique à noter).
Alors que le monde doit composer avec le retrait progressif des éoliennes vieillissantes, cette innovation chinoise marque une étape intéressante vers un futur où chaque composant pourra se voir donner une seconde vie. Avec de nouveaux essais programmés, cette approche pourrait bien devenir un modèle à suivre pour un recyclage à la fois rentable et durable.
Source : Xhnewsapi
