Alors que le secteur nucléaire se réinvente en France, des milliers de postes restent à pourvoir chaque jour. Pourquoi cette filière en plein renouveau attire-t-elle autant et quelles perspectives offre-t-elle pour l’avenir ?
Saviez-vous que chaque jour, près de 10 000 offres d’emploi sont disponibles dans le nucléaire en France ?
Nucléaire : un regain d’attractivité porté par des enjeux stratégiques
Depuis quelques années, le nucléaire français connaît un véritable renouveau. Face à la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de garantir l’indépendance énergétique, la relance de l’atome s’impose comme une priorité stratégique. En conséquence, des entreprises comme EDF, Framatome ou encore Orano multiplient les initiatives pour attirer de nouveaux talents.
Hélène Badia, présidente de l’Université des Métiers du Nucléaire, explique auprès de l’AFP que l’intérêt pour cette filière se ressent aussi bien chez les chercheurs d’emploi que chez les jeunes en formation. Ce regain est notamment soutenu par des événements comme la semaine des métiers du nucléaire, qui en 2025, va se dérouler du 3 au 7 février, sur le site Framatome du Creusot, en présence du ministre de l’Industrie, Marc Ferracci.
Selon les estimations, le secteur nucléaire devra recruter environ 100 000 personnes d’ici à 2033. Ces besoins sont liés à plusieurs projets ambitieux :
- Modernisation du parc actuel : la prolongation de la durée de vie des centrales existantes.
- Développement des nouveaux réacteurs EPR2 : des infrastructures plus performantes et sécurisées.
- Innovation avec les petits réacteurs modulaires (SMR) : une réponse flexible aux besoins énergétiques locaux.
Les métiers en tension incluent des profils techniques tels que les soudeurs, chaudronniers, techniciens en radioprotection ou encore automaticiens. Ces professions nécessitent des compétences spécifiques et offrent des formations financées pour favoriser les reconversions.
Des dispositifs pour élargir le vivier de talents
Pour répondre à cette demande massive, France Travail et les acteurs de la filière misent sur des solutions innovantes. L‘une d’elles est la méthode de recrutement par simulation, qui évalue les habiletés pratiques des candidats plutôt que leurs diplômes.
Un exemple marquant est celui d’une pâtissière reconvertie en soudeuse grâce à ce dispositif !! Ces initiatives favorisent également l’intégration de profils diversifiés, incluant les seniors, les femmes et les habitants de quartiers prioritaires.
L’attractivité du nucléaire se reflète aussi dans l’augmentation des effectifs dans les écoles spécialisées. L’Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires (INSTN) a vu ses promotions doubler en cinq ans, accueillant 80 étudiants en 2024 pour son diplôme d’ingénieur en génie atomique.
Cette dynamique est essentielle pour préparer les générations futures à des technologies de pointe. Avec l’essor des réacteurs EPR2 et SMR, ces diplômés joueront un rôle clé dans le maintien de la compétitivité et de la sûreté du secteur.