L’année 2024 se distingue en entrant dans l’histoire comme l’année la plus chaude jamais enregistrée. Les températures ont franchi le cap symbolique de 1,5 °C, une limite que l’Accord de Paris avait fixée comme objectif ambitieux pour freiner les effets du changement climatique. D’après l’observatoire européen du climat, Copernicus, cette situation soulève de sérieuses inquiétudes sur notre avenir environnemental.
Pourquoi les températures montent-elles autant ?
En 2024, la température moyenne mondiale a atteint 15,10 °C, ce qui représente un réchauffement de +1,6 °C par rapport à l’époque préindustrielle. Copernicus précise que le réchauffement actuel est mesuré à +1,3 °C, d’après la moyenne des cinq dernières années. Ces chiffres inquiétants illustrent une tendance vers des températures toujours plus élevées.
Les conséquences sont déjà palpables : des niveaux records de vapeur d’eau dans l’atmosphère ont causé des vagues de chaleur et des pluies diluviennes sans précédent. Samantha Burgess, directrice adjointe chez Copernicus, insiste sur le fait que ces phénomènes climatiques ont plongé « des millions de personnes dans la misère », soulignant ainsi l’urgence d’agir contre le changement climatique.
Qui subit le plus cette hausse des températures ?
Si la France a été relativement épargnée par ces anomalies climatiques, d’autres régions n’ont pas eu cette chance. Le Canada, l’Europe de l’Est, le Pacifique et même l’Antarctique ont connu des hausses de température allant jusqu’à +5 °C. Ces variations extrêmes bouleversent non seulement les écosystèmes locaux mais aussi les populations qui y vivent.
Le changement climatique dû aux activités humaines reste le principal coupable derrière ces perturbations. En outre, El Niño a accentué certains phénomènes climatiques durant cette période délicate.
Que signifie vraiment ce seuil des 1,5 °C ?
Même si ce seuil des 1,5 °C a été temporairement franchi en 2024, il n’est pas encore considéré comme atteint officiellement selon les critères de l’Accord de Paris (il faut que cela dure plusieurs décennies consécutives). Pourtant, chaque dixième de degré compte énormément. Maintenir le réchauffement à 1,5 °C plutôt qu’à 2 °C pourrait diminuer la montée du niveau des océans de 10 cm, protégeant ainsi 10 millions de personnes supplémentaires contre les inondations côtières.
Les petits États insulaires sont particulièrement vulnérables aux aléas climatiques. Par exemple, Antigua-et-Barbuda pourrait voir ses pertes annuelles dues aux cyclones tropicaux grimper significativement si le réchauffement atteint 1,7 °C en 2050 et plus encore à 1,8 °C.
Faut-il craindre un point de non-retour climatique ?
Le dépassement répété du seuil critique entre 1,5 °C et 2 °C pourrait déclencher des points de bascule dangereux pour notre planète. On parle ici notamment de la disparition possible des récifs coralliens ou encore d’une fonte accélérée de la calotte glaciaire au Groenland. Ces changements pourraient profondément déstabiliser nos systèmes terrestres actuels.
Depuis juillet 2023, tous les mois sauf juillet 2024 ont dépassé ce seuil symbolique de +1,5 °C. De plus, les dix dernières années depuis 2015 figurent parmi les plus chaudes jamais enregistrées.
Face à cette réalité alarmante en 2024 (et pour demain), chacun doit prendre conscience des enjeux climatiques actuels et futurs. Il est indispensable que nous agissions ensemble pour réduire notre empreinte carbone afin d’assurer un avenir durable à notre planète et ses habitants.
