Énergie : la France continue de défendre le nucléaire à Bruxelles

Lors du dernier conseil européen de l’Énergie, la France rappelle son engagement très fort dans le nucléaire. Seul moyen pour pallier les déficits des énergies renouvelables dans la production d’électricité propre.

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Une fois n’est pas coutume, la France maintient son soutien indéfectible au nucléaire. Lors d’une réunion à Bruxelles, la ministre démissionnaire s’est opposée à une nouvelle hausse des objectifs en matière d’énergie renouvelable à l’horizon 2024.


La France défend le nucléaire comme énergie propre


La France s’oppose fermement à une nouvelle hausse des énergies renouvelables en Europe. Ce débat révèle une fracture persistante entre les stratégies énergétiques des pays membres de l’Union européenne. Cette opposition, portée par Agnès Pannier-Runacher, ministre démissionnaire de la Transition écologique et énergétique, s’articule autour de la défense du nucléaire, présenté comme une alternative viable et stratégique face à la montée en puissance des renouvelables. Lors du Conseil européen de l’énergie, la ministre rappelle que l’imposition d’un nouvel objectif de déploiement des énergies renouvelables pour 2040 pourrait nuire au principe de neutralité technologique et compromettre l’équilibre énergétique de pays comme la France.


L’enjeu majeur réside dans la lettre de mission du nouveau commissaire européen chargé de l’énergie, Dan Jørgensen, un fervent défenseur des énergies renouvelables et critique de la fission nucléaire. Cette lettre, modifiée récemment, propose explicitement de fixer un nouvel objectif ambitieux pour les renouvelables, un ajout qui a immédiatement déclenché une levée de boucliers du côté français. Pour Paris, il est essentiel de garantir une production énergétique bas carbone, abordable et pilotable, ce qui, selon les autorités françaises, est impossible à atteindre en se concentrant exclusivement sur les renouvelables.


La France, qui dépend fortement de son parc nucléaire pour produire une électricité bas carbone, voit dans cette initiative européenne une menace pour sa souveraineté énergétique. De plus, la France souligne les limites des énergies renouvelables, dont la production reste tributaire de conditions climatiques variables et parfois imprévisibles.


Un combat contre l’Allemagne


Au cœur de cette confrontation, l’Allemagne est souvent pointée du doigt. Depuis sa sortie définitive du nucléaire, Berlin mise exclusivement sur les énergies renouvelables pour atteindre ses objectifs climatiques, une stratégie que Paris juge insuffisante. En 2023, la France a ainsi produit 22,2 % d’énergies renouvelables, une performance légèrement supérieure à celle de l’Allemagne, avec 22 %. Ce chiffre est utilisé pour appuyer l’idée que la diversification du mix énergétique, incluant le nucléaire, est plus fiable et plus résiliente face aux fluctuations de production.


Pour soutenir sa position, la France peut compter sur l’Alliance du nucléaire, une coalition formée en février 2023 regroupant 12 pays européens favorables à l’utilisation de l’énergie atomique, avec 3 autres observateurs. Lors du dernier Conseil, cette alliance a tenu une réunion parallèle, en présence de Dan Jørgensen, pour réaffirmer le rôle central du nucléaire dans une stratégie énergétique durable et équilibrée. Ce groupement vise à contrer les pays qui militent pour une réduction de l’utilisation de l’atome, perçu par certains comme une technologie du passé.
Lors du dernier conseil européen de l’Énergie, la France rappelle son engagement très fort dans le nucléaire. Seul moyen pour pallier les déficits des énergies renouvelables dans la production d’électricité propre.

1 réflexion au sujet de « Énergie : la France continue de défendre le nucléaire à Bruxelles »

  1. Dites combien de son électricité nucléaire la France a vendu à l’Allemagne en 2024 pour lui permettre tout simplement de chauffer l’ensemble de sa population ? 60 TWh : ce chiffre est édifiant et montre combien un pays ne peut pas compter exclusivement sur les énergies renouvelables.

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