Le vendredi 22 novembre 2024, lors des ultimes heures de la COP29 tenue à Bakou, un projet audacieux a été révélé : fixer à 240 milliards d’euros par an, dès 2035, la contribution des pays développés à la finance climatique pour aider les pays en développement. Cette annonce marque un tournant dans les négociations climatiques, après des années de stagnation et d’engagements insuffisants.
Un objectif ambitieux pour répondre à des besoins croissants
La proposition de la présidence azerbaïdjanaise de la COP29 place la barre à 250 milliards de dollars annuels, soit environ 240 milliards d’euros. Ce montant se veut être une réponse aux appels pressants des pays en développement, regroupant 134 États, qui réclamaient au moins 500 milliards de dollars par an. Les fonds visent à soutenir des initiatives vitales :
- Investissements dans les énergies bas carbone : projets solaires, éoliens, et autres énergies renouvelables.
- Adaptation au changement climatique : systèmes d’irrigation, infrastructures résilientes aux inondations et à la montée des eaux.
Ce chiffre inclut également d’autres sources potentielles de financement, comme des contributions privées et des taxes nouvelles, portant l’objectif global à 1 300 milliards de dollars annuels pour les pays en développement.
Le contexte actuel : une finance climatique en transition
Jusqu’à présent, les pays développés étaient engagés à fournir 100 milliards de dollars par an sur la période 2020-2025. Cet objectif, bien que symbolique, n’a jamais été totalement atteint. La nouvelle proposition représente donc une multiplication par 2,5 de l’effort précédent, mais reste en deçà des attentes des pays du Sud.
L’Union européenne, premier contributeur mondial à la finance climatique, n’a pas encore annoncé de chiffre précis. Elle conditionne toutefois son engagement à des avancées concrètes sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, un point de tension majeur avec les pays producteurs de pétrole et de gaz.
Engagements financiers climatiques | Période | Montant annuel | Statut |
---|---|---|---|
Accord de Paris (2020-2025) | 2020 – 2025 | 100 Mds $ | Partiellement atteint |
Proposition COP29 | 2035 | 240 Mds € | À négocier |
Demande des pays en développement | 2035 | 500 Mds $ | En suspens |
Des résistances et des incertitudes
Les divergences entre blocs nationaux freinent un consensus global. L’Arabie saoudite et d’autres pays du Golfe s’opposent fermement à toute mention explicite d’une transition hors des énergies fossiles. Ce blocage complique les négociations sur le financement, perçu par certains comme un levier de compromis.
De leur côté, les pays développés insistent pour élargir la base des contributeurs, en incluant des économies émergentes comme la Chine ou l’Inde dans les efforts financiers.