De plus en plus de particuliers se laissent séduire par les panneaux solaires pour réduire leur facture énergétique, voire en tirer un revenu grâce à la revente d’électricité. Cependant, les promesses de rentabilité peuvent être trompeuses. En réalité, la revente de l’électricité produite ne couvre qu’une partie des coûts et peut même s’avérer moins rentable que prévu, selon Le Parisien. Voici pourquoi maximiser l’autoconsommation reste, pour l’instant, la meilleure stratégie.
La revente d’électricité solaire : un tarif peu avantageux
Installer des panneaux solaires permet certes de revendre le surplus d’électricité non consommé, mais les conditions ne jouent pas en faveur des particuliers. En vendant à un fournisseur, le tarif est fixé au prix de marché, instable et sans garantie. L’option EDF Obligation d’Achat (OA), créée par l’État en 2007, propose un tarif fixe de 12,69 centimes d’euro par kilowattheure sur vingt ans. Cependant, ce prix de rachat reste largement en dessous du tarif auquel les ménages achètent leur propre électricité, souvent deux fois plus élevé. Le gain espéré s’amenuise donc rapidement, limitant l’intérêt de cette option.
La véritable valeur des panneaux solaires réside dans l’autoconsommation, c’est-à-dire l’utilisation directe de l’électricité produite pour alimenter son foyer. Selon Guillaume Bodson, directeur général délégué d’Octopus Energy France, au Parisien, « le solaire ne constitue pas une source de revenus, mais d’économies ». En effet, moins les particuliers dépendent du réseau pour leur consommation quotidienne, plus ils réduisent leur facture énergétique. Malgré cela, aujourd’hui, seuls 50 % en moyenne de l’énergie produite sont autoconsommés par les foyers équipés, ce qui limite encore l’impact financier des panneaux solaires.
Optimiser l’autoconsommation semble pour l’instant la meilleure solution
Pour améliorer cette part d’autoconsommation, certaines entreprises proposent des solutions innovantes. EDF ENR, par exemple, développe des systèmes permettant de piloter la consommation électrique de manière intelligente, avec des taux d’autoconsommation pouvant atteindre 65 %. D’autres sociétés, comme Octopus, misent sur des batteries domestiques pour stocker l’électricité en surplus et la restituer aux moments où les panneaux ne produisent pas, comme la nuit. Ces systèmes, bien que prometteurs, restent encore peu répandus en France, équipant seulement 4 % des installations domestiques, alors qu’ils sont plus courants dans d’autres pays européens.
Les chiffres sont clairs : avec des coûts d’installation encore élevés et un tarif de rachat limité, la revente d’électricité n’apporte pas les gains espérés. Les systèmes de stockage et d’autoconsommation permettent certes de réduire la facture, mais ils impliquent des investissements supplémentaires. Il vaut mieux donc considérer les panneaux solaires comme un levier d’économies plutôt que comme une source de revenus, au moins jusqu’à ce que les technologies de stockage deviennent plus accessibles.
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