Greenpeace, dans un rapport publié le 3 octobre 2024, s’attaque aux prochains réacteurs EPR2 prévus pour la centrale de Gravelines. Celle-ci exhorte EDF à abandonner leur construction, ces derniers étant prévus pour être opérationnels d’ici à 2040.
Greenpeace alerte sur les risques de submersion marine de Gravelines
Greenpeace, dans son rapport publié le 3 octobre 2024, critique vigoureusement le projet d’EDF visant à ajouter deux nouveaux réacteurs EPR2 à la centrale nucléaire de Gravelines (Hauts-de-France). L’ONG se base sur les pires projections du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui indiquent que le site pourrait se retrouver temporairement sous les eaux dès 2100, lors de marées hautes ou d’événements climatiques extrêmes. « En 2100, l’ensemble du site de la centrale de Gravelines peut se retrouver temporairement sous le niveau de la mer », avertit l’ONG.
Pour Greenpeace, les mesures de protection actuelles d’EDF, ne permettent pas de garantir, ni la sécurité, ni la sûreté de la centrale de Granviles. L’ONG appelle par conséquent EDF à abandonner le projet. À noter néanmoins que Greenpeace ne cache pas son opposition au nucléaire en tant que solution pour la transition énergétique. Dans son rapport, l’ONG déclare sans ambiguïté : « Le nucléaire n’est pas la solution pour lutter contre le changement climatique ».
EDF défend ses mesures de sécurité
EDF, de son côté, défend fermement le projet des EPR2 et son rôle dans la production d’énergie décarbonée en France. La centrale de Gravelines, qui est déjà la plus grande de France avec ses six réacteurs existants, a produit 28,8 milliards de kWh d’électricité bas carbone en 2023, soit l’équivalent de 60 % des besoins en électricité des Hauts-de-France. EDF souligne que l’ajout des réacteurs EPR2, relancé par le président Emmmanuel Macron, permettra de renforcer la souveraineté énergétique de la France.
EDF insiste par ailleurs sur la fait qu’elle a investi 4 milliards d’euros pour moderniser et renforcer la sécurité de ses installations à Gravelines, à travers le programme Grand Carénage notamment, destiné à prolonger l’exploitation au-delà de 40 ans et à tendre vers le niveau de sûreté des réacteurs de troisième génération. Les EPR2 seront installés et opérationnels d’ici à 2040 selon le projet d’EDF sur une plateforme à 11 mètres de hauteur, protégés par une digue de 7 mètres, avec des infrastructures conçues pour résister aux inondations les plus sévères précise EDF. D’autre part, sur la seule année 2023, EDF indique avoir effectué 86 exercices de sûreté et subi 47 inspections de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Le bras de fer entre les deux parties ne fait que commencer.
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