Gaz russe : la fin du contrat avec l’Ukraine va-t-elle faire flamber les prix ?

Gaz russe : la fin du contrat avec l’Ukraine va-t-elle faire flamber les prix ?

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Le 31 décembre 2024, l’Ukraine mettra fin à son contrat de transit de gaz avec Gazprom, un accord qui a longtemps permis d’acheminer une partie du gaz russe vers l’Europe. Cette décision, prise dans un contexte géopolitique tendu entre l’Ukraine et la Russie, pourrait bien avoir des répercussions sur l’approvisionnement en gaz en Europe et le marché énergétique.

Le transit de gaz : une infrastructure clé menacée

Depuis des décennies, l’infrastructure de transit de gaz traversant l’Ukraine a joué un rôle central dans l’approvisionnement en énergie de l’Europe. Ce réseau de gazoducs, hérité de l’époque soviétique, a permis d’acheminer des volumes considérables de cette énergie naturelle russe vers des pays européens, notamment en Europe centrale et orientale. En 2023, environ 15 % du gaz consommé en Europe transitaient encore par l’Ukraine, malgré les tensions croissantes entre Kiev et Moscou.

Cependant, la décision de l’Ukraine de ne pas renouveler le contrat de transit dès fin 2024, après des années de guerre, met en péril cette route stratégique qui restait d’actualité uniquement car le contrat actuel, signé en 2019 pour 5 ans, n’était pas encore arrivé à terme. Le réseau de transit ukrainien, bien qu’en déclin, reste une artère vitale pour plusieurs pays européens, particulièrement ceux qui n’ont pas accès direct aux sources alternatives de gaz, comme le GNL ou les approvisionnements par pipeline en provenance de la Norvège ou d’Algérie.

Les conséquences sur les prix

L’arrêt du transit via l’Ukraine aura un impact direct sur les prix du gaz en Europe. La réduction des volumes de gaz russe disponibles en Europe, due à l’arrêt du transit ukrainien, pourrait provoquer un déséquilibre entre l’offre et la demande. Même si des alternatives existent, telles que les importations de GNL, celles-ci ne suffiront pas à combler le déficit à court terme. Les capacités d’importation de GNL sont encore limitées, et les installations de regazéification dans certains pays européens sont proches de leur capacité maximale.

Le recours accru au GNL implique des coûts de production plus élevés et des coûts de transport et de regazéification plus importants. Contrairement au gaz transporté par pipeline, le GNL nécessite un processus de liquéfaction avant son expédition par bateau, puis une regazéification à l’arrivée. Ces étapes supplémentaires se traduisent par un coût énergétique plus élevé, qui se reflétera dans les prix du gaz sur le marché européen.

Les pipelines alternatifs, tels que le Nord Stream, TurkStream ou les interconnexions internes au sein de l’UE, devront supporter une pression accrue pour compenser la perte de l’itinéraire ukrainien. Cependant, ces infrastructures ont leurs propres limites de capacité et ne peuvent pas toujours répondre à une demande supplémentaire sans entraîner des coûts supplémentaires.

Rédigé par : Paolo Garoscio

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