Les vacances estivales de 2024 ont confirmé une tendance : les voitures électriques ne se contentent plus des courts trajets. Les longs trajets sur autoroute, autrefois réservés aux moteurs thermiques, accueillent désormais un nombre croissant de véhicules électriques. Selon TotalEnergies, les sessions de recharge sur ses bornes ultrarapides ont augmenté de 127 % par rapport à l’année précédente. Ionity, un autre acteur majeur du secteur, a enregistré une hausse de 70 % sur les principaux axes routiers.
Cependant, le prix moyen d’une recharge sur autoroute a atteint 19,75 euros pour 100 km parcourus, un montant souvent supérieur à celui des véhicules thermiques. L’Autorité de la concurrence a récemment pointé du doigt un « déficit informationnel » pour les consommateurs, rendant difficile la comparaison des tarifs. La diversité des opérateurs et des modalités de facturation – au kilowattheure ou à la minute – ajoute à la confusion. Les automobilistes se retrouvent parfois à faire des « demi-pleins » sur autoroute, en attendant de trouver une borne moins chère à destination.
Malgré ces obstacles, la France reste l’un des pays les mieux équipés en matière de bornes de recharge, avec plus de 14 000 bornes ultrarapides installées sur les grands axes et aux abords des villes. Néanmoins, des zones blanches subsistent, obligeant les conducteurs à parcourir plusieurs dizaines de kilomètres pour trouver une borne disponible.
L’un des principaux freins à l’électrification reste le coût élevé des infrastructures, amplifié par les commissions versées aux sociétés d’autoroutes, qui atteignent 18 % du chiffre d’affaires des opérateurs. L’Autorité de régulation des transports souligne que ces tarifs constituent un frein à l’adoption massive des véhicules électriques. À l’avenir, des appels d’offres plus transparents et une harmonisation des tarifs pourraient permettre de lever ces obstacles.