La sécheresse qui sévit depuis 2022 dans les Pyrénées-Orientales atteint des niveaux critiques, avec des nappes phréatiques en situation alarmante. Les récentes pluies ont légèrement amélioré la situation en Cerdagne, mais la vallée de l’Agly reste particulièrement touchée, notamment à Estagel où l’Agly est à sec. Selon les services préfectoraux, « le déficit hydrique global reste important, les sols demeurent secs et les débits des rivières peu élevés ». Cette crise hydrique est la plus intense et la plus longue enregistrée depuis le début des suivis par Météo-France en 1959.
Face à cette situation, le préfet Thierry Bonnier a annoncé, lors de la réunion du comité de la ressource en eau, la prolongation des restrictions d’usage de l’eau jusqu’au 31 août 2024. Certaines restrictions ont été assouplies, comme les horaires d’arrosage des potagers, désormais interdits seulement de 9 heures à 20 heures. D’autres mesures incluent des autorisations d’arrosage spécifiques pour les espaces verts et les massifs fleuris, ainsi que des ajustements pour les stades et les espaces verts des collectivités locales. Ces décisions visent à équilibrer la préservation de l’eau avec les besoins des communautés locales.
Les récentes précipitations ont permis d’assouplir certaines mesures dans des communes spécifiques. En Cerdagne, par exemple, des orages ont amélioré la situation du bassin versant du Sègre, permettant de passer du niveau d’alerte au niveau de vigilance. Cependant, des régions comme la plaine du Roussillon, la Salanque et la Côte Vermeille restent en situation de crise. « Les masses d’eau sur l’ensemble du département demeurent donc dans un état critique, non seulement en raison de la situation météorologique, mais aussi en raison de l’effet de cumul de la sécheresse continue depuis deux ans », souligne la préfecture.
Certaines communes prennent des mesures drastiques pour gérer cette crise. À Elne, le maire Nicolas Garcia a interdit la construction de nouvelles piscines et tout forage privé depuis mars 2023. « Il fallait prendre cette décision », affirme-t-il, soulignant la nécessité de protéger l’avenir de la planète face aux besoins immédiats. D’autres communes, comme celles du secteur Aude amont, bénéficient désormais d’un niveau d’alerte moins sévère grâce aux récentes pluies.