Jeudi 24 février, RTE a publié les chiffres du bilan électrique de la France pour 2021. Le gestionnaire de réseau fait notamment le point sur la part d’énergies renouvelables dans le mix électrique national. Il observe aussi les nouvelles tendances au lendemain de la crise sanitaire, à l’heure du fort rebond de la consommation d’énergie.
France : la consommation électrique repart à la hausse
Le bilan électrique 2020 de la France avait été chahuté par la crise sanitaire. Elle avait bousculé les habitudes de consommation d’électricité dans l’Hexagone, avec une industrie ralentie et une plus forte consommation des foyers. L’année 2021 s’inscrit elle aussi dans un contexte particulier. Au lendemain de la crise sanitaire, RTE observe un rebond de la consommation électrique : +1,7% par rapport à 2021. Le secteur industriel à lui seul voit sa consommation électrique progresser de +8% en 2021. L’augmentation est particulièrement marquée dans la filière de la sidérurgie : sa consommation électrique augmente de +20% sur l’année.
92% d’électricité décarbonée en 2021
Dans son rapport, RTE se félicité du verdissement du mix électrique national. Le gestionnaire de réseau précise que la production d’électricité tricolore provient pour plus de 92% de sources qui n’émettent pas de gaz à effet de serre. « L’intensité carbone du mix électrique français demeure donc l’une des plus faible du monde. » Le rapport RTE annoncé une intensité carbone de 36 gCO2/kWh. C’est 6 fois moins que la moyenne européenne.
Dans le détail, le mix électrique français 2021 se répartit avec 69% de nucléaire, 12% d’hydraulique, 7% de thermique fossile, 7% d’éolien, 3% de solaire et 2% de thermique renouvelable. Si RTE observe un léger recul de la part des ENR (22,5% en 2021 contre 24,2% en 2020), le gestionnaire de réseau précise que ce décalage s’explique par la consommation particulièrement basse en 2020, qui avait coïncidé avec « une bonne disponibilité de l’hydraulique et de l’énergie éolienne ».
Autre ombre au tableau : la hausse des prix du gaz sur la fin d’année 2021 ont entraîné « un recours plus fréquent aux centrales à charbon » au détriment de celles à gaz. RTE observe ainsi une hausse de 2,3 TWh d’électricité produite par les centrales à charbon françaises en 2021 par rapport à l’année de référence 2019.
La production nucléaire française repart à la hausse
En 2021, RTE a observé un rebond de la production électrique issue du nucléaire. Sa part progresse de +8% par rapport à 2020. Au global de l’année, la capacité disponible a été plus élevée de 2,5 GW par rapport à 2020. Mais RTE nuance cette moyenne annuelle par une faible disponibilité observée en fin d’année. La crise sanitaire a bouleversé le calendrier de maintenance d’EDF. Et plusieurs réacteurs nucléaires ont connu des arrêts exceptionnels, comme ceux de Civaux et de Chooz.
RTE alerte sur la question de la disponibilité des réacteurs nucléaires. Le rapport la qualifie même « d’historiquement basse ». Et d’après le rapport RTE, le parc nucléaire devrait être « durablement bouleversé » par les effets de la crise sanitaire. Il n’est donc pas certain que la France retrouve en 2022 une capacité disponible de son parc nucléaire comparable à celle de 2019.
La France : 1e exportateur européen d’électricité
C’est l’une des informations clés du rapport RTE pour le bilan électrique de la France 2021. La France a conservé sa place de premier exportateur européen d’électricité. Le solde des échanges d’électricité de la France se monte ainsi à 43,1 TWh. RTE souligne que ce niveau est « quasiment identique à celui de 2020 ». Mais il reste en recul par rapport à 2019, de près de 13 TWh.
Vers quels pays la France exporte-t-elle son électricité ? La Suisse reste le premier bénéficiaire des exportations d’électricité tricolore, avec 21,7 TWh importés. Juste derrière, on retrouve la Grande-Bretagne (19,7 TWh) et l’Italie (18,8 TWh). RTE remarque que ces pays ont privilégié l’importation d’électricité française pour faire face à la forte hausse du prix du gaz. Dans ces pays dont les mix électriques sont fortement dépendants au gaz, l’électricité française, principalement nucléaire, reste très attractive.
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