Le français Alstom vient de décrocher un important contrat pour des trains électriques en Allemagne. Le groupe conforte ainsi son assise sur le marché du transport alternatif. Alstom avait déjà investi dans les trains à l’hydrogène. Il souhaite aussi développer son activité sur le segment des trains électriques à batterie.
Alstom : 11 trains électriques à batterie pour l’Allemagne
Le 5 février, Alstom a annoncé qu’il venait de remporter un contrat pour fabriquer les prochains trains électriques à batterie de la ligne Leipzig-Chemnitz, en Allemagne. Le contrat porte sur la fabrication et l’entretien des onze trains Coradia Continental. Il s’élève à près de 100 millions d’euros. Les trains devront être livrés dès 2023, et le contrat durera jusqu’en 2032.
Et si la VMS (Verkehrsverbund Mittelsachsen), l’autorité en charge du réseau ferroviaire, a choisir Alstom, ce n’est pas par hasard. En 2014, le groupe français avait remporté un précédent contrat auprès de la VMS pour 29 trains électriques régionaux. Des modèles qui n’étaient pas autonomes, puisqu’ils étaient reliés au réseau électrique, mais qui appartenaient déjà à la famille du Coradia Continental. Aujourd’hui, la VMS privilégie un modèle de train électrique à batterie pour une raison structurelle : la ligne Leipzig-Chemnitz n’est pas électrifiée.
Le Coradia Continental : un train électrique et autonome
Le nouveau modèle de train Coradia Continental présenté par Alstom intègre des batteries lithium-ion haute performance sur le toit de ses voitures. Ce train électrique à batterie offre une autonomie de 120 km, avec une vitesse maximale annoncée à 160 km/h. Une rame se compose de trois voitures mesurent 56 mètres de long, et elles offrent au total 150 places assises. Leur adaptabilité est leur principal atout. Car si les rames peuvent rouler en mode batterie, elles peuvent aussi fonctionner en étant reliées à un caténaire, en cas de ligne ferroviaire électrifiée. Un avantage précieux qui permet aux trains de rouler sur différentes portions de réseau sans être impactés au niveau de leur performance.
Le groupe tricolore a déjà précisé que ces trains « seront construits sur le site Alstom de Salzgitter, en Basse-Saxe. » On sait par ailleurs que le sous-système de traction à batterie a pour sa part été conçu au sein du centre d’Alstom à Tarbes, qui est spécialisé dans les mécanismes de traction.
Alstom joue la carte de la diversification
C’est la première fois qu’Alstom décroche un tel contrat pour des trains électriques à batterie. Une avancée qui ne doit rien au hasard, mais qui relève au contraire d’un calcul stratégique de la part de l’entreprise française. Alstom, déjà très impliqué dans le développement des trains à hydrogène en Europe, souhaite aussi être présent sur le marché émergent des trains électriques. Dans son communiqué, Alstom a précisé : « Avec cette commande, Alstom est désormais en mesure de proposer tous les systèmes de traction disponibles sur le marché ainsi qu’une gamme complète de traction sans émissions, allant des moteurs électriques efficaces aux piles à combustible à hydrogène et à la traction à batterie. »
Le train à hydrogène d’Alstom, déjà sur les rails
La stratégie offensive d’Alstom porte déjà ses fruits en matière de mobilité durable. Avant d’envisager l’avenir des trains électriques à batterie, Alstom a remporté une première victoire avec son train à hydrogène. Le Coradia iLint est ainsi le premier train de passagers alimenté à l’aide d’une pile à combustible à rouler dans le monde. Alstom a vendu les premiers modèles à l’Allemagne (en Basse-Saxe), où ils ont été mis en service en septembre 2018. Au départ, la commande ne portait que sur deux exemplaires de train à hydrogène. Mais le projet a rapidement pris de la vitesse.
En mai 2019, la région allemande de la Hesse a passé à son tour une commande à Alstom. Cette fois, il s’agit de 27 trains à hydrogène, qui devront être mis en circulation en 2022 sur le réseau ferré de la Hesse. Il s’agira du même modèle que les premiers trains à hydrogène mis en circulation.
Mais Alstom travaille déjà à la prochaine génération de trains à hydrogène. Le constructeur développe actuellement son modèle Régiolis Hydrogène. Il s’agira d’une déclinaison du Coradia en version polyvalente bi-mode hydrogène. Concrètement, cela implique que les trains pourront fonctionner avec des piles à hydrogène, des batteries électriques, mais qu’ils pourront aussi être reliés à des caténaires sur les lignes électrifiées. Une agilité rendue possible par le positionnement « tous types de tractions » défendu par Alstom.
Laisser un commentaire