Les Zones non interconnectées (ZNI) constituent un défi énergétique pour un pays comme la France. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a publié ce lundi 25 février 2019 la délibération du 17 janvier 2019 au sujet d’un plan de la maîtrise de l’énergie dans ces zones insulaires. Des investissements de l’ordre de 530 millions doivent être faits au cours des cinq prochaines années afin d’améliorer l’efficacité énergétique de territoires. Vitrines de la transition énergétique, les ZNI remplacent progressivement leur dépendance aux énergies fossiles par des énergies vertes, tandis qu’elles améliorent leur performance énergétique.
Efficacité énergétique : un objectif écologique et social
Encore un peu en marge de transition énergétique il y a quelques années, les zones non interconnectées sont devenues des vitrines à ciel ouvert. En plus de contribuer au développement des solutions innovantes et respectueuses de l’environnement, la CRE vise la maîtrise de la demande portant sur les consommations d’électricité dans les zones non interconnectées.
Traditionnellement plus dépendants des énergies polluantes, ces territoires (Corse, Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte et La Réunion) mettent depuis quelques années l’accent sur les énergies renouvelables. Aujourd’hui, la Commission de régulation de l’énergie s’attaque donc à un autre aspect important de la transition énergétique : celui de l’efficacité énergétique.
L’objectif affiché est de baisser d’environ 10 % la consommation d’électricité de ces territoires. Cela équivaut à environ 880 GWh de consommés en moins, soit près de 10 % de la consommation d’électricité de ces territoires. Pour y parvenir, le plan d’investissements de 530 millions d’euros s’adresse directement aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités. La CRE précise d’ailleurs que les personnes en situation de précarité énergétique seront les premières concernées avec 35 % des aides (180 millions d’euros) qui leur seront destinées.
Un objectif qui concerne tous les acteurs
Concrètement, ce plan sur cinq ans vise à mieux maîtriser la consommation électrique en travaillant sur l’isolation des bâtiments, l’installation de matériel plus performant comme des climatiseurs et des chauffe-eaux solaires. Le président de la CRE, Jean-François Carenco a souligné que « les objectifs seront remplis grâce à un accompagnement important et cohérent pour sensibiliser et mobiliser les citoyens à accomplir ces efforts d’économie d’énergie ».
Par ailleurs, dans son communiqué de presse, la CRE « invite les collectivités territoriales et l’Etat » à travailler sur la réglementation des matériels consommateurs d’énergie et sur la performance des bâtiments. Enfin, la question de la fiscalité n’est pas passée sous silence puisque la CRE espère que ces mêmes acteurs la moduleront afin d’« accompagner les efforts de maîtrise de la consommation d’énergie ».
Place désormais aux investissements pour améliorer l’empreinte carbone. Au total, ces mesures pourraient effectivement permettre la « réduction des émissions de gaz à effet de serre sera d’environ 590 000 tonnes de CO2 ». C’est pourquoi elles bénéficieront notamment de subventions publiques, même si celles-ci ne pourront pas « excéder les surcoûts de production évités du fait de l’action sur l’ensemble de sa durée ». Par ailleurs, le communiqué de la CRE précise, « on attend une réduction de 1,7 Md€ des charges de service public qui financent la péréquation tarifaire ».
Credit Photo : @Jeromeguyon
Laisser un commentaire