Angers : une ville connectée en devenir

Angers : une ville connectée en devenir

Angers, eclairage public smart city

La ville d’Angers a décidé d’investir massivement sur le territoire de sa métropole : 120 millions sur les douze prochaines années. Son objectif : devenir une ville connectée capable de réduire sa consommation d’énergie en améliorant ses services, comme l’éclairage public. La métropole compte donc engager un grand chantier de rénovation énergétique, tandis que diverses innovations locales améliorent le développement. En attendant de devenir la ville connectée du future, Angers et son maire, Christophe Béchu, ont signé le premier Contrat de développement métropolitain de la région, le 18 janvier 2019.

Un éclairage public entièrement repensé et rénové

Selon l’Association Française de l’Éclairage, on estime que “80% des lampes d’éclairage public auraient dû être remplacées depuis 2012 pour être en accord avec la réglementation européenne“. Plus qu’un simple poste de dépense, l’éclairage public est aussi une source d’émissions de CO2 que les villes souhaitent réduire. Ce problème de l’éclairage public, Angers tente de le résoudre. En effet, après la création en 2015 de PAVIC (Plateforme d’Aménagement de la Ville Intelligente et Connectée), la ville va investir près de 150 millions d’euros.

Comme l’explique Constance Nebulla, l’élue en charge du numérique, « le projet ne part pas de rien, depuis 2014, on a fait d’Angers un territoire d’expérimentation, notamment sur les déchets et l’éclairage ». Désormais, seuls les grands axes sont éclairés toute la nuit. Cela permet de réduire la consommation énergétique et de faire des économies sur la facture annuelle d’éclairage.

Dans ces voeux présentés le 7 janvier 2019, Christophe Béchu s’est engagé à diviser par deux “la consommation de nos 48 000 points lumineux“. Cette rénovation du mobilier urbain peut par exemple consister à remplacer les anciens réverbères par de nouveaux modèles munis d’ampoules LED. Elles sont à la fois plus performantes et plus économiques. Quelques jours plus tard au CES de Las Vegas, le Maire explique ces grâce à ces nouvelles technologies que nous parviendrons à “diminuer notre consommation d’eau, réduire le trafic sur nos routes, (…) bref à améliorer la vie des citoyens tout en diminuant les coûts de fonctionnement“.

La Wise’Factory d’Angers : des tests grandeur nature et bientôt un Technocampus

Si Angers affiche aujourd’hui de grandes ambitions en matière d’énergie, c’est que la ville est, depuis plusieurs années, un territoire d’expérimentation en la matière. La Wise’Factory installée à Angers héberge notamment la Cité de l’Objet Connecté, où travaillent plusieurs entreprises et start-ups.

La métropole a déjà lancé plusieurs tests avec cette pépinière. Son parking est équipé, depuis novembre 2017, d’un système intelligent d’éclairage public. Les quatre mats d’éclairage ont été remplacés par neuf réverbères à Led, moins énergivores et plus lumineux. Ils sont pilotés à distance par une application. Celle-ci définit elle-même les scénarios d’allumage et d’extinction sur chacun des réverbères. L’intensité de la lumière peut aussi être réglée en cas de présence d’un usager. Ce pilotage très pointu permet de diminuer la consommation d’énergie de l’éclairage sans perdre en efficacité. Quand la phase de tests sera terminée, le système pourra être étendu à d’autres zones de la métropole angevine.

Jusqu’ici, la réussite des projets menés au sein de la Wise’Factory a permis à Angers de s’affirmer comme l’un des viviers de la recherche française en matière de smart city. Dans le sillage de cette réussite, la métropole compte lancer, dès 2019, un Technocampus. Cette nouvelle structure permettra d’accueillir des entreprises et des chercheurs au sein d’un même site. Par ailleurs, le 18 janvier 2019, Christophe Béchu s’est à nouveau engagé avec la Présidente de la Région Pays de la Loire, Christelle Morançais, à continuer à investir dans la transition énergétique.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • L’éclairage n’a malheureusement pas beaucoup d’impact puisque c’est une part réduite de l’énergie consommée.

    Angers a sans doute pas mal progressé grâce au réseau de chaleur. Malheureusement avec la politique “tout nucléaire” des années 70, ces derniers tout comme le solaire thermique et l’hydraulique ont été mis à l’écart et sont en retard en France.

    Heureusement les temps changent mais çà coûte évidemment cher à présent de partir de zéro pour développer les réseaux de chaleur (seulement 6% des bâtiments reliés contre 66% au Danemark par exemple avec 49,6% d’énergies renouvelables), même si çà permet souvent d’en profiter pour améliorer le vieux réseau eau et ses importantes fuites, réseau gaz pour l’adapter à l’injection d’H2, fibre etc)

    Un réseau de chaleur peut être approvisionné à 50% avec du solaire thermique (y compris CSP) et stockage. Le reste avec des pompes à chaleur, du biométhane et diverses sources de chaleur (ou froid en été) locales perdues (passer de l’incinération des ordures ménagères à la gazéification aurait un meilleur bilan quasiment sans pollution), diverses formes de géothermie, chaleur ou froid de diverses industries etc

    Les prix officiels de l’énergie des réseaux de chaleur varient en Europe : parfois moins de 24 euros/MWh au Danemark qui utilise de plus en plus de solaire thermique dont CSP, et entre 28 et 35 euros le MWh en Allemagne, donc bien moins cher que le nucléaire. Nous en sommes encore loin en France.

    C’est donc un moyen assez rapide pour le remplacement des énergies fossiles et la réduction de la dépendance énergétique et à terme des prix qui sont alors stables dans le temps et pour les villes à terme au mieux de plus de 5000 habitants si les opérateurs sont en mesure de réduire le prix des technologies avec les progrès obtenus grâce au développement de ces réseaux.

    Le gouvernement a eu raison d’augmenter le fonds chaleur, même s’il faudrait aller plus vite sur ce thème et surtout en France accroître la part de solaire thermique et stockage sur les réseaux de chaleur.

    C’est l’une des approches les plus efficaces avec notamment les transports et mobilité et c’est souvent l’une des formes de chauffage et froid les moins chères pour traiter la précarité énergétique.

    Quand on s’oppose à la taxe carbone sur les énergies fossiles importées, on retarde l’essor de ces réseaux d’énergie “locale” qui permettent des économies durables dans le temps.

    http://www.anjouloireterritoire.fr/environnement/reseau-de-chaleur-de-belle-beille-268.html

    .

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  • Les réseaux de chaleur solaires (jusqu’à plus de 50% d’apport avec stockage) en Europe, du Nord au Sud : le bilan est excellent, çà dure très longtemps et quasiment sans entretien.

    Plus de 200 réseaux de chaleur solaires en Europe depuis plus de 20 ans avec des prix moyens de 30 à 50 euros le MWh sans subventions, stables sur 25 ans.

    https://www.solar-district-heating.eu/

    .

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  • Connaissant bien Angers et résidant non loin, je peux témoigner du gâchis dans le système de chauffage urbain. Les Angevins paient très cher l’incinération de leurs ordures ménagères à 55 km de la ville (quantité de camions sur les routes) et paient pour amener de très loin (là encore, quantité de camions sur les routes) le bois nécessaire à la chaufferie de la Roseraie alimentant le réseau de chaleur urbain. Coûts importants à rajouter aux énormes subventions de l’ADEME et de l’U.E.

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  • J’oubliais aussi les subventions indirectes provenant de la vente à prix largement bonifié de l’électricité produite par cogénération et payées par tous les abonnés à l’électricité via la C.S.P.E.. De quoi révolter les G.J. s’ils l’apprenaient !

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  • @ Dan :

    Le prix des réseaux de chaleur en France varient entre 40 et 110 euros le MWh (contre parfois moins de 24 euros/MWh au Danemark avec pourtant 49,6% de renouvelables assez récentes et 28 à 35 euros/MWh en Allemagne). En France on a pris du retard dans les années 80 (merci le monopole nucléaire qui écartait avec ses députés et sénateurs apparentés nucléaire (comme il continue !) des technologies énergétiques pourtant pertinentes et d’avenir) et çà coûte une fois de plus cher à rattraper.

    On peut voir que dans le cas de la Roseraie à Angers ils sont pour le moment au dessus mais on comprend vite pourquoi même avec ce rapide article :

    https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/ecouflant-49000/la-chaufferie-bois-toujours-en-deficit-4132414

    On sait qu’il y a des réalisations mal calculées au départ mais çà peut être corrigé dans le temps (densification urbaine, modification du mix, extension du réseau etc) et çà n’enlève rien à la pertinence de cette technologie qui permet d’utiliser de multiples sources de chaleur (ou froid) perdues, réduit rapidement les importations fossiles (c’est tout bénéfice pour le pays avec les emplois etc), permet d’utiliser moins de ressources (plus de chaudières etc que le réseau avec des matériaux de plus en plus courants de recyclage et recyclables), de décarboner plus rapidement des communes, quartiers, immeubles anciens complexes à rénover rapidement, le plus souvent à faible coût, d’intégrer fortement le solaire thermique y compris CSP (jusqu’à plus de 50%) etc

    On peut faire du stockage solaire estival pour l’hiver (forages etc) pour un réseau de chaleur pour une part très importante de solaire thermique, forages où va être injectée notamment la chaleur de la production de froid l’été en plus de l’énorme apport solaire gratuit et donc monter encore plus la température stockée utilisable l’hiver. On fait çà au Nord de la Suède par exemple et on couvre 100% des besoins. Le seul solaire CSP monte à 330°C sans problème si nécessaire comme à Aalborg au Danemark si on a besoin de doper la température (usages importants, industriels, etc)

    Ce serait beaucoup moins pertinent ni facile pour chaque immeuble d’envisager de tels stockages que l’on trouve à l’inverse beaucoup plus facilement sur le parcours d’un RC.

    Quand on remplace des milliers de pompes à chaleur ou chaudières par une seule unité ce sont des milliers de déplacements en moins pour l’entretien.

    Si les pays du Nord y arrivent avec des coûts très acceptables : 70 euros/MWh en moyenne dans toute l’Europe à cause de réseaux anciens à rénover, mais moins de 30 euros pour les meilleurs, on doit pouvoir y arriver en France.

    Angers aurait sans doute dû signer des contrats comme pour d’autres villes (Nantes, Châteaubriant etc dans la région) à des prix garantis sur de nombreuses années. Dans ce cas c’était avec Engie mais je suppose que c’est aussi possible avec Dalkia (EDF).

    C’est alors le réalisateur qui prend à charge les risques de dépassement de coûts mais la commune sait où elle va en terme de prix qui sont contractuellement durablement garantis.

    C’est comme pour tout, il faut savoir négocier un devis et pas dépasser les limites pourtant connues des prix des réseaux de chaleur et publiées notamment à cet effet pour comparer et opter pour les meilleurs solutions et approches après avoir visité les meilleurs réseaux et réalisations.

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  • @Energie+
    Le site vers lequel vous renvoyez concerne la commune d’Écouflant et non Angers la Roseraie. Je connais bien les deux, mais celle d’Angers est d’une autre taille. Mais tous les déchets de l’agglomération vont être incinérées à 55 km de là, à l’UVE de LASSE qui ne produit que 60 GWh par an d’électricité pour 110 000 tonnes de ces déchets incinérés.

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