La Norvège a doublé mardi 25 avril 2017, ses estimations de réserves d’hydrocarbures restant à découvrir dans ses eaux de la mer de Barents grâce à l’inclusion d’une zone objet auparavant d’un litige avec la Russie. Ces nouvelles estimations devraient renforcer les ambitions d’exploitation du gouvernement norvégien malgré les nombreuse critiques des écologistes quant à la dangerosité pour l’environnement et les ressources halieutiques de cette région.
La production de pétrole norvégienne a nettement augmenté en 2016 atteignant en juillet un plus haut mensuel depuis mars 2011, et pourrait bien continuer sur cette lancée. Après avoir démarré en mars 2017 une enquête d’utilité publique sur un nombre record de permis d’exploration pétrolière dans les eaux de l’Arctique, dont près d’une centaine en mer de Barents, le gouvernement envisagerait désormais d’agrandir la zone potentielle d’exploitation dans la région.
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Après plusieurs décennies de désaccords, la Norvège a signé en 2010 avec la Russie un accord délimitant leurs zones maritimes respectives dans la région, leur permettant alors de lancer de nouveaux programmes d’exploration. Or, la nouvelle zone concernée, grande de 170.000 km2, renfermerait, selon les estimations de la Direction norvégienne du pétrole, près de 1,4 milliard de m3 équivalent-pétrole (8,8 milliards de barils équivalent-pétrole) en réserves de pétrole et de gaz naturel, ce qui porte à près de 2,9 milliards de m3 (17,6 mds bep) les réserves dans les eaux norvégiennes de la mer de Barents. « Ce chiffre est naturellement incertain », précise la cheffe de la Direction du pétrole, Bente Nyland, dans un communiqué. « Cela pourrait être moins ou cela pourrait être beaucoup plus ».
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Malgré une hausse de la production en 2016 liée à une activité plus élevée que prévu sur certains gisements, la filière pétrolière norvégienne connaît une conjoncture difficile marquée par de nombreux licenciements, et la mer de Barents attise logiquement les convoitises des compagnies pétrolières. La perspective d’activités pétrolières en mer de Barents est néanmoins fortement contestée par les défenseurs de l’environnement, qui considèrent cette zone trop proche des limites de la banquise arctique. Plusieurs ONG dont Greenpeace ont déjà porté plainte contre l’État norvégien pour protester contre l’attribution de licences pétrolières dans la région.
Crédits photo : Oleocene.org
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attention il ne s’agit pas de réserves mais de ressources prospectives potentielles non encore forées.
Le Fedynsky High est bien la plus grande structure offshore non encore forée en Europe (du fait de sa localisation longtemps conflictuelle à la frontière russo-norvégienne), mais personne ne sait ce que cette structure peut receler en termes d’hydrocarbures.
Premiers puits attendus coté russe par ENI et Rosneft en 2019.