Si des progrès significatifs ont été accomplis dans l’électrification de la population mondiale et l’augmentation des moyens de production renouvelables ces dernières années, ils restent malgré tout insuffisants pour atteindre d’ici 2030 les objectifs fixés dans le cadre du programme des Nations Unis Se4All (Sustainable Energy for all). Dans un nouveau rapport publié lundi 3 avril 2017, la Banque mondiale s’alarme en effet du manque d’efforts consacrés par les Etats dans le sens d’un meilleur accès à l’électricité et d’une production d’énergie à la fois propre et durable.
Entre 2012 et 2014, le taux global d’électrification serait passé de 85% à 86% de la population mondiale, portant le nombre de personnes encore privées l’électricité à 1,06 milliard (contre 1,1 milliard en 2012). Une tendance positive qui s’avère toutefois largement insuffisante et semble ralentir ces dernières années. Dans son rapport de suivi mondial “Global Tracking Framework“, publié cette semaine en collaboration avec l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la Banque mondiale s’inquiète de ce ralentissement, et prévoit un taux d’électrification de seulement 92% en 2030, bien loin de l’accès universel tant recherché.
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Pourtant, l’accès de tous à une énergie propre et durable est possible à la condition d’augmenter de manière significative les investissements dans l’accès à l’énergie, l’efficacité énergétique ou l’usage d’énergies renouvelables. “Cette édition du Global Tracking Framework appelle à intensifier les efforts sur plusieurs fronts. Il s’agit d’étoffer le financement, de s’engager plus résolument et d’adopter les nouvelles technologies à plus grande échelle“, explique Riccardo Puliti, directeur principal du pôle Énergie et industries extractives au sein de la Banque. Il serait nécessaire par exemple de doubler ou tripler les investissements dans les énergies renouvelables, en consacrer trois à six fois plus à l’efficacité énergétique, et multiplier les investissements par cinq dans l’accès à l’énergie.
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Quelques points positifs malgré tout, certains pays ont enregistré des “améliorations encourageantes” dans l’accès à l’énergie comme l’Afghanistan, le Cambodge, le Kenya, le Malawi, le Soudan, l’Ouganda, la Zambie et le Rwanda. “Ces pays attestent qu’il est possible de tendre plus rapidement vers l’accès universel grâce à des politiques adaptées, à des investissements (publics et privés) solides et à l’innovation technologique“, souligne la Banque mondiale.
Crédits photo : Banque Mondiale