Le gouvernement iranien qui construit actuellement en collaboration avec la Russie les 2e et 3e réacteurs de la centrale nucléaire de Bouchehr, a annoncé samedi avoir débloqué neuf milliards d’euros pour la réalisation des travaux. Ces deux nouveaux réacteurs d’une capacité totale de 2.100 mégawatts symbolisent les ambitions nouvelles de Téhéran en matière énergétique et environnementale et la nécessité pour des pays dotés de vastes ressources fossiles de s’adapter aux nouveaux enjeux climatiques.
Plus d’un an après les accords de Vienne conclu entre Téhéran et les grandes puissances mondiales (qui limitent le programme nucléaire iranien au seul domaine civil), l’Iran est désormais perçu comme un partenaire potentiel désireux de s’impliquer dans la recherche et le développement de la technologie nucléaire. La République islamique a en effet fait de l’atome l’une de ses priorités de développement et entend bien s’imposer comme une puissance nucléaire de poids sur la scène internationale.
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L’Organisation iranienne de l’énergie atomique et l’agence russe Rosatom ont dans cette optique conclu en 2015 un protocole d’accord prévoyant la construction de nouveaux réacteurs nucléaires à eau pressurisée (VVER) sur le territoire iranien. Ce partenariat s’est concrétisé début septembre 2016 par le lancement du chantier de deux réacteurs supplémentaires sur le site de la centrale de Bouchehr, ville côtière du Golfe située dans le sud-est du pays. Les travaux seront achevés dans dix ans et permettront à l’Iran d’épargner 22 millions de barils de pétrole par an.
Comme annoncé samedi 19 novembre par Ali Akbar Salehi, chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, les autorités iraniennes ont débloqué près de neuf milliards d’euros pour la construction de ces deux nouveaux réacteurs nucléaires de technologie russe. “Nous avons débloqué 300 milliards de rials (8,8 milliards d’euros) pour la construction de deux nouveaux réacteurs à la centrale de Bouchehr. La banque centrale du pays versera la première tranche d’ici deux semaines“, a déclaré M. Salehi (Sputniknews).
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Pour rappel, Téhéran exploite déjà depuis 2010 un premier réacteur nucléaire d’une puissance de 1.000 mégawatts construit par la Russie à Bouchehr. Selon le calendrier annoncé par les autorités russes et iraniennes, la construction du deuxième réacteur devrait s’étaler sur la période 2016-2024, le troisième sur la période 2018-2026.
Crédits photo : Hossein Heidarpour