Depuis 1973, EDF utilise la mer de glace pour générer de l’énergie propre : située dans les Alpes, elle peut produire l’équivalent de la consommation annuelle d’électricité de 50.000 personnes, mais doit néanmoins faire face à de nombreuses contraintes.
Installé près de Chamonix, le site exploité par EDF (usine hydroélectrique des Bois) est presque invisible depuis la vallée. Sur la falaise, une série de galeries creusées dans le granit, prolongée par un escalier de 230 marches, conduisent à la première prise d’eau aménagée par l’électricien en 1973. Seulement depuis, le glacier a reculé sous l’effet du réchauffement climatique et de nouveaux aménagements ont été nécessaires.
Ainsi, en 2011, une nouvelle galerie d’1,1 km a été construite pour permettre de « chercher l’eau glaciaire encore plus en amont ». Pour comprendre le procédé, France 3 région Alpes explique : « L’eau de fonte, qui jaillit de la glace en jets puissants, est canalisée dans une galerie d’environ 3 km de long et vient s’engouffrer dans un puits blindé de 300 m de haut, avant d’être turbinée dans une centrale nichée dans la montagne ».
Toutefois, les eaux du glacier étant chargées de sable (environ 1 000 tonnes par jour), le responsable de la centrale, François-Régis Chevreau, assure qu’il s’agit de « la turbine qu’on change le plus souvent en France ! » Par ailleurs, tandis que le Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l’Environnement (LGGE) de Grenoble estime que « le front du glacier devrait encore reculer de 1,2 km d’ici à 2040 », le directeur du groupement d’exploitation hydraulique Savoie-Mont-Blanc, Cyrille Perier, envisage encore de futures adaptations.
Produire de l’électricité avec l’eau de fonte d’un glacier mythique. Un reportage en compagnie de Michel Chevalet pour vous faire plonger sous la Mer de Glace , découvrir les travaux qui permettent de capter l’eau de fonte du glacier qui sert à alimenter l’aménagement hydroélectrique des Bois à chamonix en contrebas du glacier . Une aventure humaine et technique extraodinaire et de plusieurs années, qui anticipe le changement climatique. Une course contre la montre supposant réactivité, anticipation et innovation de la part des ingénieurs hydrauliciens d’EDF mobilisés pour rénover cette installation tout en continuant à produire de l’électricité pendant les travaux. Plongée sous la glace…