La Scandinavie, un modèle de croissance décarbonée ? - L'EnerGeek

La Scandinavie, un modèle de croissance décarbonée ?

éolien_Danemark_photo_Fanny_SchertzerSi les déclarations en faveur d’un mix énergétique plus propre se multiplient à quelques jours de la COP21, les pays scandinaves semblent déjà passés à l’étape suivante : ils évoquent sans démagogie aucune la possibilité d’un mix électrique 100% renouvelable dans les prochaines décennies. La région dispose en effet de grandes capacités renouvelables et mène depuis plusieurs années une politique répressive en matière d’émissions de gaz à effet de serre.

Les bons élèves de l’Union européenne en matière d’énergies renouvelables

Dans la course aux renouvelables destinée à augmenter de manière significative la part des énergies vertes dans le mix énergétique européen, les pays scandinaves se distinguent particulièrement par leurs bons résultats.

Bien que leur cible soit fixée bien au-dessus de 20% (objectif global de l’UE), tous l’ont déjà atteinte, ou, comme la Suède, l’ont déjà dépassée. Au Danemark et en Suède, la moitié de l’électricité est déjà renouvelable, tandis que la Norvège (hors de l’UE) produit près de 98% de son électricité via des barrages hydrauliques. Le Danemark est champion du monde de l’énergie éolienne, au même titre que la Suède qui maintient en parallèle une part d’énergie nucléaire complémentaire.

En matière d’émissions de CO2, l’intensité carbone du mix énergétique nordique correspond aujourd’hui au niveau auquel le reste du monde doit parvenir en 2040, prouvant ainsi l’avance prise par l’Europe du Nord en matière de responsabilité climatique.

Les pays scandinaves sont même parvenus à s’engager sur le voie du “découplage” que suppose le concept de “croissance propre”. Dès 1998, la région est parvenue à coupler croissance économique, consommation d’énergie et émissions de carbone, et entre 1995 et 2010, son produit intérieur brut, en volume, a progressé de 45 %, avec une consommation d’énergie quasi stable, et des émissions en baisse de presque 20 %.

Une interconnexion des réseaux performante

Ces performances en matière de transition énergétique s’expliquent en premier lieu par une forte politique d’investissements et d’aides publiques et un encadrement stricte des émissions de carbone. La Suède et le Danemark par exemple se sont dotés d’une taxe carbone très lourde (entre 80 et 120 euros la tonne selon les utilisateurs) et plusieurs fonds de soutien ont été créés afin d’aider les entreprises nationales à verdir leurs activités et développer des technologies plus durables.

“Le principe de précaution, l’élimination des substances dangereuses et l’idée que le pollueur doit payer sont la base de notre politique”, avait déclaré le Premier ministre suédois, Stefan Löfven, dans un discours prononcé en septembre devant le Parlement national.

La qualité du système énergétique scandinave provient également d’une interconnexion efficace prévue depuis de nombreuses années dans le cadre du Conseil des pays nordiques, organisation internationale qui prévoit la coopération et la coordination des politiques énergétiques dans la région. Ainsi, lorsque la production éolienne à la base du système danois fléchit, celui-ci peut compter sur les importations d’électricité hydraulique norvégienne et répondre à sa demande sans augmenter le recours aux combustibles fossiles.

Comme l’explique dans les Echos Hans Jorgen Koch, le directeur du Nordic Energy Research, “c’est cette structure qui a permis de faire que nos réseaux électriques nationaux soient interconnectés”.

Des objectifs de décarbonisation ambitieux

Les pays scandinaves ne comptent pas s’arrêter là. Selon les objectifs de développement pour 2050, le Danemark vise un mix énergétique composé à 100 % d’énergies renouvelables, tandis que la Norvège comme la Suède projettent d’atteindre zéro émission nette.

Le gouvernement suédois a par ailleurs réaffirmé cette semaine, via une déclaration de sa ministre pour le développement et la coopération nordique Kristina Persson, sa volonté de faire de la Suède un des premiers pays au monde sans énergie fossile à l’horizon 2030.

Crédits photo : Fanny Schertzer

Rédigé par : livingston-thomas

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COMMENTAIRES

  • Le roi du gaz c’est….
    Oui c’est formidable Suede, ma le chef de Eni veut plus gaz et veut faire cause en Italie a le gouvernement suedois porquoi n’aime pas la volonte’ de faire de la Suede un de premiers pay au monde sans energie fossile.Descalzi Ceo Eni avec 10 homme de gaz fossile veut faire de l’Italie le premier pays au monde de gaz pas produit mais importee ,avec beaucoup emission dangeroux et un mix 85% gaz.Descalzi c’est contraire a des objectifs de decarbonisation ambitieux imposant au Gouvern d’Italie la trasformation gaz contre charbon mais pas la decarbonisation et faire les utilies avec la supression de carbon tax ou robin tax et le capacity payment gas.
    Descalzi veut changer la chanson ” O sole mio” en ” O gas mio” et le gouvenement italienne doit faire le loi plus fossile.Descalzi veut venir a COP 21 Paris,manger “chez Maxime” ou Brasserie Lipp pour dire Le roi du gaz c’est moi, comme Louis XIV mais pas soleil,seulment gaz,tout le jour gaz.L’avion de Eni change le nom
    en avion gaziere.

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