Le marché mondial du démantèlement nucléaire est aujourd’hui évalué à 220 milliards d’euros. En France, les industriels sont très en pointe sur le sujet. En effet, le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) fut notamment le premier exploitant à procéder à un démantèlement dans les années 80.
Selon l’Agence de Sûreté Nucléaire (ASN), 25 centrales sont actuellement en cours de démantèlement en France. Comme l’explique par ailleurs la directrice de l’assainissement et du démantèlement nucléaire au CEA, Laurence Piketty : « nos installations sont très variées, en taille et en activité ». De son côté, EDF a entamé depuis une quinzaine d’années des opérations de démantèlement, 9 de ses réacteurs sont actuellement concernés. Parmi eux, on peut citer celui de Chooz A dans les Ardennes qui appartient à la filière réacteur à eau pressurisée (REP) ; le chantier sera achevé en 2021, pour un montant total de 350 millions d’euros.
Au total, l’électricien a provisionné 20 milliards d’euros pour mener ses opérations sur les 58 réacteurs REP en activité dans le pays. Cependant, le directeur des projets déconstruction et déchets à EDF, Sylvain Granger, affirme que « si le parc fonctionnait en moyenne cinquante ans au lieu de quarante, nous disposerions d’une marge supplémentaire de l’ordre de 2,5 milliards d’euros ».
Parallèlement, Alain Vandercruyssen, directeur d’Areva Démantèlement et Services, souligne que l’autre géant du nucléaire français emploie désormais 3.700 personnes uniquement pour se charger de ces questions. D’autres industriels interviennent par ailleurs sur les chantiers comme Suez ou Veolia (80% des déchets ne sont pas radioactifs), ce qui confère à la France « une légitimité pour conquérir des marchés internationaux grâce à son expérience et à ses savoir-faire ». Toutefois, précise Philippe Guilberteau, le directeur du centre CEA de Marcoule : « Il faut se regrouper pour agir ! »
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