Le Président des États-Unis Barack Obama a dévoilé lundi 3 août son plan de lutte contre le changement climatique, à un peu moins de quatre mois de la Conférence de Paris sur le climat (COP21). L’objectif, pour Washington : opérer une véritable transition énergétique en prenant appui sur les énergies décarbonées. Le nucléaire pourrait en sortir renforcé.
« Clean Power Plan » : quels enjeux ? quelles mesures ?
-32% d’émissions de CO2 d’ici 2030 par rapport au niveau de 2005 : c’est le principal objectif inscrit dans le « Clean Power Plan » présenté par la Maison-Blanche qui, à quelques mois seulement de la COP21, souhaite affirmer son leadership en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
« Nous sommes la première génération à subir les conséquences du changement climatique et nous sommes la dernière à pouvoir quelque chose contre ce changement », a déclaré M. Obama. Ce dernier a indiqué que la mise en oeuvre du « Clean Power Plan » coûterait 8,4 milliards de dollars par an – soit un chiffre bien en-deçà des bénéfices escomptés, en matière de santé publique notamment, estimés entre 34 et 54 milliards de dollars.
L’Environmental Protection Agency aura pour mission d’imposer à l’échelle fédérale une réduction des émissions de CO2 par les centrales électriques, en priorité celles qui fonctionnent au charbon (73 GW installés), dont la production actuelle représente l’équivalent de la consommation de 36 millions de foyers. Chaque Etat pourra agir comme il le souhaite pour remplacer les centrales à charbon : EnR, nucléaire, centrale à gaz naturel (deux fois moins émetteur que le charbon), efficacité énergétique, marché du carbone…
A ce jour, les États-Unis demeurent fortement dépendants des ressources fossiles, polluantes mais à la fois abondantes et bon marché outre-Atlantique. Le charbon représente 39% de l’électricité consommée et son industrie emploie pas moins de 170.000 personnes.
Un accroissement à prévoir des capacités nucléaires
A long terme, la mise en œuvre du « plan Obama » pour le climat devrait permettre de diversifier le mix électrique du pays. Alors que la part du charbon sera amenée à baisser, celle des énergies décarbonées devrait quant à elle significativement augmenter.
Aujourd’hui, les énergies renouvelables (hydraulique, solaire, éolien) représente 13% du mix électrique américain, et le nucléaire 20%. D’ici 2030, la part des énergies renouvelables atteindra 28%.
Mais le nucléaire pourrait également tirer son épingle du jeu, puisqu’il ne relâche pas de CO2 quand il génère de l’électricité et fonctionne de manière continue – et non intermittente à l’inverse d’énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire. Dans cette optique, le « Clean Power Plant » prévoit notamment l’octroi de crédits aux États qui souhaitent accroître leurs capacités nucléaires. Plusieurs centrales nucléaires actuellement en construction, notamment en Géorgie et en Caroline du Sud, pourraient bénéficier du plan Obama sur le climat.
Fin juillet, le ministère de l’Énergie a par ailleurs annoncé l’allocation de fonds pour supporter la recherche et le développement des réacteurs de nouvelle génération. Les industriels qui veulent présenter des modèles innovants et compétitifs pourront ainsi se voir financer jusqu’à la hauteur de 6 milliards de dollars.
Crédit photo : Brian Ybarbo
Laisser un commentaire