Les pics de consommation ne sont pas l’apanage des vagues de froid : lorsque la France transpire, elle consomme beaucoup d’électricité pour se ventiler et se climatiser. Toutefois, dans son analyse de l’équilibre offre-demande d’électricité en France pour l’été 2015, RTE exclut le risque de pénurie d’électricité dans l’Hexagone cet été, et ce même en cas de températures caniculaires. Une situation permise par une demande qui devrait rester stable, mais aussi par une meilleure disponibilité des moyens de production et par le développement des énergies renouvelables. Au niveau européen, la Belgique pourrait connaître des situations délicates en cas de pics de chaleur.
Un réseau électrique français de plus en plus fiable
Lors des vagues de chaleur comme celles que nous avons vécues ces derniers jours, la tentation est forte de rallumer les climatiseurs et les ventilateurs. Des équipements de plus en plus répandus, gourmands en énergie et qui font grimper la demande d’électricité : lors des épisodes caniculaires, à chaque degré supplémentaire la consommation électrique nationale augmente de 400 MW.
Une situation qui peut vite devenir problématique lorsque l’on sait que la production a quant à elle tendance à baisser pour respecter les normes environnementales (les prélèvements dans les cours d’eau, qui servent à refroidir les centrales nucléaires, peuvent être limités ou interdits) et ou en raison des aléas climatiques (absence de vent et donc de production éolienne, niveau des lacs de retenue trop bas pour produire de l’hydroélectricité…).
Pourtant, RTE (Réseau de Transport d’Electricité, gestionnaire du réseau haute tension) considère que la France ne court pas de risque de pénurie cet été, et ce même si le pays est touché par des vagues de chaleur.
En effet, la consommation du pays devrait rester stable, avec une période de pointe comprise entre 48 500 MW dans des conditions météo normales et 58 000 MW en cas de canicule (soit des températures supérieures de 7°C aux normales saisonnières). Cette sécurité est en partie permise par les effets combinés d’une faible croissance économique et des efforts d’économie d’énergie qui portent leurs fruits.
Une situation permise par une légère hausse de l’offre
Mais surtout, la sécurité énergétique de la France cet été est permise par une production d’électricité en légère hausse par rapport à l’année dernière. Nous devrions au total disposer d’au moins 5000 MW de capacité en plus de celle nécessaire pour répondre à la demande en cas de pic de chaleur.
En effet, le parc nucléaire français sera plus disponible grâce à une moindre maintenance cet été. De plus, les énergies renouvelables poursuivent leur développement et permettent à la France de produire plus d’électricité pendant l’été. Le solaire devrait être particulièrement mobilisé, grâce à 500 MW de puissance supplémentaire par rapport à l’été 2014.
La production française devrait être suffisante pour permettre à l’Hexagone d’exporter de l’électricité à ses voisins, et ce même en cas de canicule. Selon un rapport prévisionnel publié par l’ENTSOE (Fédération des gestionnaires européens de réseaux électriques, qui publie chaque année un « Summer Outlook »), plusieurs pays devraient connaître un tel excédent de leur production.
La situation ne sera pas donc préoccupante au niveau européen en cas de conditions climatiques normales. Toutefois, certains pays comme la Belgique seront obligés d’importer de l’électricité pour subvenir à leurs besoins en cas de pics de chaleur. En septembre, la demande du Royaume pourrait même dépasser ses capacités de production et d’import réunis.
Crédit photo : Ouistitis
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