Loi de transition énergétique : l'avis critique de l'Académie des Sciences - L'EnerGeek

Loi de transition énergétique : l’avis critique de l’Académie des Sciences

Le débat national sur la transition énergétique est sur lesDans un avis adopté le 6 janvier, et  passé relativement inaperçu, la prestigieuse Académie des Sciences effectuait un retour critique sur les propositions intégrées au projet de loi de transition énergétique, qui devrait faire l’objet d’une seconde lecture par l’Assemblée nationale d’ici le mois de juin.

Le projet de loi de transition énergétique prévoit des objectifs ambitieux : baisse de la consommation énergétique de 50% entre 2012 et 2050, réduction du niveau d’émissions de gaz à effet de serre de 40% à l’horizon 2030 (par rapport à 1990), hausse de la part des énergies renouvelables dans le mix électrique (23% en 2020, 32% en 2030), réduction de la part du nucléaire (50% contre 75 aujourd’hui).

Si l’Académie des Sciences soutient ces objectifs, elle appelle les acteurs de la transition énergétique à faire preuve de pragmatisme et critique un échéancier trop irréaliste : “L’Académie souligne les difficultés à vouloir atteindre trop vite certains objectifs. Elle recommande d’adopter une trajectoire réaliste et rappelle la place favorable de la France ; son indice d’émissions est d’environ 5 tonnes de CO2 par habitant et par an, alors qu’il est de 9 pour l’Allemagne et de 16 pour les Etats-Unis”.

L’Académie insiste en particulier sur le fait que la France bénéficie déjà d’un mix électrique fortement décarboné, grâce à l’utilisation majoritaire des énergies nucléaire et hydraulique, et n’a donc pas besoin de précipiter les choses. Ainsi, la part des énergies fossiles est beaucoup plus élevée outre-Rhin qu’en France.

Quant à l’augmentation de la part des énergies renouvelables, la question ne pourra être résolue, selon l’Académie des Sciences, tant que l’on n’a pas développé de solution de stockage de l’énergie électrique à grande échelle. Ainsi, la “réduction accélérée du nucléaire pourrait conduire à une augmentation paradoxale des émissions de gaz à effet de serre, dégradant la position favorable en matière d’émissions de CO2”. En effet, l’intermittence des énergies solaires solaires doit être compensée par des moyens de production mobilisables très rapidement, l’hydraulique, mais aussi le thermique, moins respectueux de l’environnement.

Rédigé par : Fabien Maout

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COMMENTAIRES

  • Avec 51% d’électricité nucléaire, la Belgique produit plus de CO2 par habitant que le Danemark sans nucléaire.

    En 2030, si une réelle volonté politique le permet, 48% de la production d’électricité pourra être d’origine renouvelable.

    http://energeia.voila.net/renouv2/renouvelable_possible.htm

    En 2025, on devrait approcher 40% d’électricité renouvelable. Avec 10% de fossile comme actuellement, il ne resterait que 50% pour le nucléaire.

    Mais on entend des discours depuis trois et pour le moment rien de sérieux n’est mis en place pour réaliser cette possibilité technique.

    En Allemagne, si l’on compare 2014 à 2000, on voit que non seulement le nucléaire mais aussi les fossiles ont baissé en 14 ans,surtout le charbon dans la production d’électricité. De leur côté, les renouvelables ont très fortement augmenté avec 117 TWh de plus.

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