L’économie du Kazakhstan, ex-république socialiste soviétique située en Asie centrale, repose essentiellement sur les réserves d’hydrocarbures. Ces dernières constituent aujourd’hui la source majoritaire du mix de production électrique kazakh. Mais le gouvernement envisage, dans les années et décennies à venir, de diversifier ses sources de production d’électricité en s’appuyant sur des technologies plus propres et durables.
Le mix électrique kazakh : domination des énergies fossiles, développement des énergies renouvelables
Aujourd’hui, 85% de l’électricité kazakhe est produite grâce aux énergies fossiles, au premier plan desquelles le charbon. Il est à noter que le pays, qui dispose de grandes réserves d’hydrocarbures, est également le troisième fournisseur de pétrole brut de la France.
Les 15% restants sont produits par la filière hydraulique, unique source d’énergie renouvelable du pays. La production hydroélectrique y a connu une forte croissance depuis le début des années 2010, notamment avec la mise en service du barrage de Moinak (300 MW). En 2015, plus de 100 MW de petites centrales hydroélectriques devraient être lancés.
Mais les autorités locales, comme le Programme de Développement des Nations Unies (PNUD), ont souligné le potentiel du Kazakhstan en matière de production éolienne et solaire. Comme l’escompte le gouvernement, les sources d’énergie renouvelables (hors hydraulique) devraient fournir 1% de l’électricité kazakhe cette année, 3% d’ici 2020, 10% en 2030 et 50% à l’horizon 2050.
Bientôt deux centrales nucléaires ?
Outre les énergies renouvelables, le Kazakhstan souhaite diversifier et décarboner son mix électrique en prenant appui sur l’énergie nucléaire. Le ministre de l’Energie, Vladimir Shkolnik, a ainsi déclaré cette semaine que le gouvernement envisage la construction de deux centrales. Si peu d’informations ont été fournies, on estime le coût d’un réacteur entre 3 et 4 milliards de dollars.
La première centrale serait construite dans la ville de Kurchatov, dans l’Est du pays, probablement par l’opérateur russe Rosatom. Au mois de septembre 2014, en effet, le Kazakhstan et la Russie signaient un accord gouvernemental, sur la base duquel sont actuellement engagées des discussions, sur les plans financier et législatif notamment.
La construction d’une seconde centrale nucléaire, potentiellement à Balkash, dans le Sud du pays, demeure hypothétique. La décision finale sera prise en 2019. Celle-ci, indique M. Shkolnik, « dépendra de notre consommation énergétique et de notre croissance économique, et si nous avons l’opportunité d’exporter plus d’électricité à nos pays voisins ».
Le développement d’une filière nucléaire permettrait au Kazakhstan de pouvoir se consacrer plus amplement aux exportations d’hydrocarbures (pétrole, gaz naturel), a fortiori dans le cadre d’une Union économique eurasiatique encore naissante. Le pays n’aurait en outre pas besoin d’importer d’uranium, puisqu’il possède des réserves parmi les plus importantes au plan mondial.
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