Depuis le 1er décembre 2014, la société Maxatomstrom propose aux ménages allemands soucieux de réduire leur empreinte carbone, de souscrire à un contrat d’énergie 100% nucléaire. L’annonce a été faite par cette société à l’occasion de l’ouverture de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, organisée dans la capitale du Pérou, Lima.
À l’heure où l’Allemagne s’interroge sur la place des centrales thermiques au charbon dans son mix énergétique, la société Maxatomstrom souhaite protester contre l’échec des politiques climatiques, qui n’ont pas permis de freiner les émissions de gaz à effet de serre, en proposant une offre énergétique entièrement basée sur le nucléaire. Une énergie à l’empreinte carbone quasi-nulle.
“Les émissions mondiales sont en hausse, malgré toutes les conférences climatiques tenues par l’ONU. Pays souvent cité en exemple, l’Allemagne constitue un cas d’espèce : actuellement, huit centrales au charbon sont en cours de construction ou en voie de création à l’échelle nationale. La production d’électricité à partir de lignite est à son plus haut niveau depuis la réunification de l’Allemagne”, déplore Jan Pflug, le porte-parole de Maxatomstrom, qui attribue ce phénomène à l’arrêt du parc nucléaire allemand. Maxatomstrom compte également dans ses rangs le Canadien Patrick Moore, cofondateur de Greenpeace.
En réaction à la catastrophe de Fukushima, qui s’est déroulée au Japon en mars 2011, le gouvernement allemand a en effet décidé de se désengager du nucléaire : d’ici à 2022, l’ensemble des réacteurs atomiques présents en Allemagne auront été stoppés. Pour pallier l’arrêt de son parc nucléaire, l’Allemagne n’a eu d’autre choix que de recourir au charbon, qui représente actuellement 46% de la production annuelle d’électricité.
Mais pour la ministre de l’Environnement allemande, le pays n’atteindra pas son objectif de réduction d’émissions de CO2 à l’horizon 2020 (-40% par rapport à ses niveaux de 1990) si la part du charbon, énergie fossile la plus polluante, n’est pas réduite rapidement. Alors que le tournant énergétique allemand paraît mal engagé, Barbara Hendricks propose donc de réduire l’apport des centrales à charbon pour éviter au pays la sortie de route.
Mais l’Allemagne fait face à un véritable dilemme énergétique puisque comme le rappelle le Ministre de l’Économie Sigmar Gabriel, le pays “ne peut pas sortir simultanément du nucléaire et du charbon”. De quoi se demander si le nucléaire ne va pas finir par redevenir en odeur de sainteté outre-Rhin…
Crédit photo : Bigod
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