Un nouveau rapport de la commission des finances de l’Assemblée nationale publié ce mardi 30 septembre, préconiserait selon L’Alsace, de reporter la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim dans le Haut-Rhin, en raison d’un coût bien trop élevé. Rédigé par les députés Hervé Mariton (UMP) et Marc Goua (PS), ce rapport évoquerait en effet un coût de plus de cinq milliards d’euros pour l’Etat avant même les débuts du démantèlement.
Selon ce rapport “relatif à l’évaluation du coût de la fermeture anticipée” de la centrale alsacienne, et non au coût d’un démantèlement inévitable qui serait d’un point de vue technique globalement identique en 2016 ou quelques années plus tard, la facture pourrait donc s’élever à plus de cinq milliards d’euros.
Un coût social tout d’abord que les auteurs évaluent de façon approximative ici, à près d’un milliard d’euros et qui inclut les impacts sur les 2000 emplois locaux liés à l’activité de la centrale, mais aussi ceux sur les collectivités, qui ont reçu 13,3 millions d’euros de la part de l’exploitant EDF en 2013, et les frais liés à l’adaptation du réseau électrique.
De son côté, EDF serait en droit de réclamer “une indemnité de l’ordre de 4 milliards d’euros pour avoir été obligé de fermer ses deux réacteurs avant l’heure”, expliquent-ils. Des réacteurs qui ont été autorisés par l’Autorité de sûreté nucléaire à poursuivre leur activité jusqu’en 2019 et 2021 et qui pourraient selon ce rapport, certainement être prolongés davantage, sous réserve de travaux d’aménagements supplémentaires.
“Au vu du contexte budgétaire contraint”, les deux rapporteurs considèrent donc préférable de reporter la fermeture de la doyenne des centrales françaises “afin de permettre à un outil rentable économiquement et techniquement sûr de terminer son cycle de vie”.
La ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, Ségolène Royal a toutefois contesté de telles estimations. “Ce n’est pas exact. La fermeture de Fessenheim ne coûtera pas 5 milliards d’euros”, a déclaré la ministre au micro de France Inter, sans détailler davantage ce coût, avant de rappeler que les deux réacteurs choisis pour la fermeture dans le cadre des objectifs de la transition énergétique, le seront “sur la base des deux réacteurs qui sont les plus coûteux et qui nécessitent le plus d’investissements”. Un choix qui visiblement n’a pas encore été arrêté de manière définitive par le gouvernement.
Rappelons ici que la fermeture de deux réacteurs alsaciens de 900 MW doit compenser l’entrée en service de l’EPR de Flamanville (Manche), soit 1 650 MW, prévue en 2016 tout en respectant le plafonnement de la capacité nucléaire française à 63,5 GW imposé dans le future loi sur la transition énergétique.
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